L’Arménie est prête à aider à évacuer les résidents de souche arménienne du nord de la Syrie touchés par les opérations militaires menées par la Turquie dans la région, a annoncé vendredi un haut responsable à Erevan.
Le gouvernement arménien a condamné jeudi l’incursion turque dans la zone largement contrôlée par les milices kurdes et a discuté de ses répercussions sur les milliers d’Arméniens syriens qui y vivraient.
Armen Grigorian, secrétaire du Conseil de sécurité arménien, a informé les députés des mesures que pourrait prendre le gouvernement lors d’une réunion à l’Assemblée nationale à huis clos. Grigorian a ensuite déclaré qu’Erevan était prête à accueillir des réfugiés arméniens de souche originaires de la région attaquée par les troupes turques.
« Nous n’avons pas encore fait de proposition officielle, a nuancé Grigorian à la presse. Comme vous le savez, non seulement la question est au centre de l’attention du gouvernement, mais notre ambassade et notre consulat [en Syrie] sont également en contact avec les dirigeants de la communauté [arménienne]. S’il existe un tel désir [de s’installer en Arménie], nous prendrons toutes les mesures nécessaires et fournirons tous les moyens nécessaires. »
Mais il a ajouté qu’aucun des Arméniens syriens locaux n’avait jusqu’ici exprimé le souhait de se réfugier en Arménie.
Le nombre précis d’Arméniens restant dans les régions contrôlées par les Kurdes en Syrie n’est pas connu. Un haut responsable du ministère des Affaires étrangères arménien a déclaré jeudi que près de 3 000 d’entre eux vivaient dans la ville de Qamishli, dans le nord-est du pays, près de la frontière turque.
« La seule ville [au nord de la Syrie] où il y a des Arméniens est maintenant Qamishli, et nous nous concentrons sur cela, a expliqué Grigorian. Nous communiquons avec les Arméniens de Qamishli et leurs chefs spirituels. Nous essayons de comprendre quels sont leurs besoins. »
Selon les estimations du gouvernement, plus de 22 000 Arméniens syriens ont fui en Arménie depuis le début du conflit sanglant en Syrie en 2011. Certains d’entre eux ont émigré en Europe et en Amérique du Nord pour des raisons principalement économiques.