Le chef de l’armée algérienne propose un projet de loi interdisant aux retraités de l’armée toute activité politique

Le chef de l’armée algérienne, vice-ministre de la défense nationale, propose au gouvernement un projet de loi interdisant aux retraités de l’armée toute activité politique ou élective durant les cinq premières années.

Depuis quelques semaines, sur fond de crise politique en Algérie et à l’approche de l’élection présidentielle du 12 décembre, l’Armée nationale populaire (ANP) est visée par des critiques lui attribuant des ambitions politiques. Dimanche 13 octobre, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense nationale, a présenté en conseil des ministres un projet de loi interdisant à tout militaire admis à la retraite de se porter candidat à une l’élection ou de pratiquer une quelconque activité politique pendant cinq ans, indique un communiqué officiel relayé par l’Algérie Presse Service (APS).

Après avoir rappelé que la loi en vigueur «impose, dans son article 45, au militaire, après avoir été remis à la vie civile, certaines obligations du secret professionnel de réserve et de retenue», le chef de l’ANP a expliqué que «l’état de militaire versé dans la réserve de l’ANP, en position de disponibilité, reste incompatible avec toute activité politique ou fonction élective publique».Dans ce sens, le général Gaïd Salah a expliqué que «l’exercice d’une activité politique partisane ou la candidature à une fonction élective publique se traduisent tous les deux par des déclarations et des débats libres susceptibles d’attenter aussi bien au devoir de retenue et de réserve tel qu’édicté par le statut des militaires réservistes, qu’à l’obligation de préserver les secrets dont le candidat a eu connaissance dans le cadre ou à l’occasion de l’exercice de ses activités au sein de l’institution militaire».

Pour toutes ces raisons, le chef d’état-major de l’ANP a affirmé que «c’est à ce titre qu’il est proposé dans le strict respect de la loi […]» d’interdire, «pour une durée de cinq années, au militaire admis à cesser définitivement son activité au sein des rangs de l’ANP, d’exercer une activité partisane ou de se porter candidat à une fonction publique élective».