Face aux critiques essuyées par son offensive en Syrie, le Président turc a accusé l’Otan de ne pas respecter l’article 5 de son traité et l’a soupçonnée de défavoriser les pays musulmans.
L’Otan n’aide pas la Turquie, ce qui est contraire à l’article 5 de son traité, a déclaré le 14 octobre le Président turc Recep Tayyip Erdogan.
Selon lui, l’Alliance doit choisir entre Ankara et les terroristes car la Turquie est «menacée par une organisation terroriste».
«Conformément à l’article 5 du traité de l’Otan, l’Alliance doit être avec nous. Vous êtes avec nous ou avec les terroristes? Ils ne donnent pas de réponse précise», a-t-il indiqué lors d’un entretien avec la presse.
Il est impossible de comprendre les idées de l’Otan, a précisé le leader turc. Qualifiant l’article 5 de «passif», il a estimé que le problème résidait probablement dans le fait que la Turquie était un pays musulman.
La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson sont désinformés, selon lui.
Source de Paix
Le Président turc a annoncé le 9 octobre le début de l’offensive Source de Paix dans le nord-est de la Syrie. Selon lui, l’opération est destinée à sécuriser la frontière sud de la Turquie en créant une zone tampon et à assurer le retour des réfugiés syriens. Plusieurs pays et organisations ont sommé la Turquie de cesser sans délai l’opération qui a fait dès le jour de son lancement des victimes dans les rangs des milices kurdes. La France a dénoncé une «offensive unilatérale» et a suspendu ses ventes d’armes vers la Turquie. À Paris, plusieurs manifestations en soutien aux Kurdes de Syrie ont déjà eu lieu ce week-end.L’article 5 du traité de l’Otan
L’article 5 du traité de l’Atlantique-Nord, qui a donné naissance à l’Otan en 1949, stipule: «Les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles, survenant en Europe ou en Amérique du Nord, sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence, elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d’elles, dans l’exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l’Atlantique-Nord.»