« Une vingtaine de personnes ont été écartées » depuis 2013 des rangs de la gendarmerie pour signes de radicalisation et une « quinzaine sont surveillées », a annoncé lundi le directeur général de la gendarmerie nationale, Richard Lizurey.
« Nous avons dans nos rangs écarté une vingtaine de personnes qui présentaient des signes de radicalisation », a déclaré le général Lizurey sur Cnews. Il a précisé que ces personnes, « des candidats » et des fonctionnaires, étaient « de tout statut ».
Le général Lizurey a ajouté qu’actuellement étaient « surveillés une quinzaine de personnels » de la gendarmerie. Certains « savent qu’ils sont surveillés, d’autres pas », a-t-il dit.
L’attentat à la préfecture de police de Paris survenu début octobre, au cours duquel l’informaticien de la direction du renseignement (DRPP) Mickaël Harpon a tué quatre collègues avant d’être abattu, a relancé les inquiétudes concernant la lutte complexe contre la radicalisation islamiste au sein des forces de l’ordre.
Selon le ministère de l’Intérieur, une vingtaine de personnes ont été mises à l’écart dans la police depuis 2015, dont six ont été révoquées. Le cas de Mickaël Harpon, qui avait justifié en 2015 auprès de certains de ses collègues l’attentat de Charlie Hebdo sans faire l’objet d’un signalement « formel », a révélé des dysfonctionnements, malgré les procédures de précaution existantes.
Face à la polémique, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait appelé à ce que toute alerte liée à la radicalisation fasse désormais « l’objet d’un signalement automatique », sans plus de précisions. Deux enquêtes administratives confiées à l’Inspection générale du renseignement ont été ouvertes par le Premier ministre Édouard Philippe.
Côté judiciaire, l’enquête se poursuit pour comprendre si l’attentat est le fait d’un coup de folie solitaire sur fond d’autoradicalisation ou si Mickaël Harpon a bénéficié de complices ou d’inspirateurs. Lundi, cinq personnes de son entourage ont été interpellées dans le Val-d’Oise, au nord de Paris.