Emmanuel Macron a insisté auprès de Donald Trump, au cours d’un entretien téléphonique lundi soir, sur la « nécessité absolue d’empêcher une résurgence » du groupe Etat islamique (EI), à l’occasion de l’opération turque contre les Kurdes et du départ des Américains du nord de la Syrie, a indiqué l’Elysée.
Le président français s’est également entretenu dans la soirée avec ses homologues turc Recep Tayyip Erdogan et irakien Barham Saleh, a précisé la présidence.
Au cours de la conversation avec Donald Trump, Emmanuel Macron « a souligné la nécessité absolue d’empêcher une résurgence de Daech dans la région », selon l’Elysée.
Paris et d’autres capitales européennes craignent que de nombreux membres de l’EI détenus par les Kurdes ne réussissent à s’enfuir et que le groupe jihadiste ne profite du chaos sécuritaire pour se reformer sur le terrain.
L’échange entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan a « confirmé une profonde divergence de vues sur les conséquences prévisibles de l’offensive turque dans le Nord-est syrien », a indiqué l’Elysée.
Selon le compte-rendu de cet entretien par les autorités turques, M. Erdogan a « expliqué » à M. Macron « les objectifs de l’opération » et « attiré l’attention sur la menace que représentent les groupes terroristes Daech et YPG pour la sécurité de la Turquie et l’intégrité territoriale de la Syrie ».
La conversation entre les présidents français et irakien a surtout porté « sur les risques au plan humanitaire et sécuritaire de la situation actuelle », ainsi que « sur les mesures à prendre dans le cadre de la Coalition internationale contre Daech, qui devra faire face à ses responsabilités ».
Emmanuel Macron a exprimé à M. Saleh son souhait d’ »un renforcement de la coopération franco-irakienne » dans ce contexte.
Lancée le 9 octobre, l’opération turque a ouvert un nouveau front dans le conflit en Syrie, où interviennent acteurs régionaux et internationaux, et qui a fait depuis 2011 plus de 370.000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.
Les Européens se sentent démunis après l’annonce que tous les militaires américains, environ 1.000, déployés depuis quelques années dans le nord de la Syrie pour soutenir les forces kurdes dans leur combat contre l’EI, avaient reçu l’ordre de quitter le pays.