Le chercheur Roland Marchal un nouvel universitaire français détenu en Iran

Le chercheur français spécialiste de l’Afrique sub-saharienne Roland Marchal est détenu en Iran, à l’instar de sa collègue franco-iranienne Fariba Adelkhah, rapportent aujourd’hui l’agence Reuters et l’édition française Le Figaro.

Roland Marchal, chercheur à l’Institut d’études politiques est détenu en Iran depuis l’été, rapporte le Figaro mercredi 16 octobre. Ce spécialiste français de la Corne de l’Afrique est un collègue de Fariba Adelkhah, une Franco-Iranienne directrice de recherche au CERI de Sciences Po, à Paris, qui a été arrêtée en juin par les Gardiens de la Révolution islamique, lesquels disent la soupçonner d’espionnage.

Deux sources au fait du dossier ont confirmé à Reuters que Roland Marchal était bien détenu en Iran, sans donner plus de détails étant donné la sensibilité du sujet. Selon RFI, le chercheur français a été arrêté, au début du mois de juin, par les Gardiens de la révolution à l’aéroport de Téhéran,où son vol venait d’atterrir. Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès du ministère français des Affaires étrangères.

Citant un proche de Roland Marchal, Le Figaro écrit que le chercheur, fréquemment sollicité par la rédaction de France 24, a été transféré dans une prison standard et a pu recevoir des visites de diplomates français.

Le 9 octobre dernier, la France a diffusé une mise en garde aux ressortissants français contre tout projet de voyage en Iran « en raison notamment des pratiques d’arrestation et de détention arbitraires de la part des services de sécurité et de renseignements iraniens ».

« Ces services sont, de manière générale, très intrusifs, notamment à l’égard des contacts des ressortissants étrangers avec la population, singulièrement les milieux universitaires qui font l’objet d’une surveillance particulière », a ajouté le gouvernement.

L’Iran a pour l’heure refusé d’entendre les appels de la France à la libération de Fariba Adelkhah, les qualifiant d’ingérence dans les affaires intérieures de la République islamique. Elle a également refusé l’accès consulaire à cette anthropologue âgée de 60 ans, qui était intervenue sur l’antenne de France 24 à l’occasion du 40ème anniversaire de la révolution iranienne.

Ces détentions sont de nature à compliquer encore les efforts déployés par Paris pour apaiser les tensions entre Washington et Téhéran. Un autre incident s’est produit lundi avec l’annonce par les gardiens de la Révolution de la capture et du rapatriement en Iran de Rouhollah Zam. Ce journaliste et opposant iranien vivant en France depuis une dizaine d’années est accusé par l’unité d’élite iranienne d’avoir mené une opération destinée à « semer la discorde et propager le mensonge ».

Les responsables français n’ont jusqu’à présent pas répondu aux demandes de commentaires sur la question.

Les défenseurs des droits de l’homme critiquent les arrestations par l’Iran d’Iraniens possédant la double nationalité, qui visent selon eux à obtenir des concessions auprès d’autres pays.

La république islamique a déjà par le passé détenu et condamné des ressortissants français. En 2010, l’universitaire Clotilde Reiss, qui avait été arrêtée en 2009 puis condamnée à deux peines de cinq ans de prison pour « espionnage », avait finalement vu sa peine commuée en amende et avait pu regagner la France.