À la veille d’un grand débat sur l’interruption volontaire de grossesse à l’Université Mohammed VI, le souverain chérifien a gracié la journaliste Hajar Raissouni, condamnée à un an de prison ferme «pour avortement illégal». Cette décision a suscité un large soulagement dans le pays.
La décision du souverain chérifien Mohammed VI d’accorder sa grâce à la journaliste Hajar Raissouni et son fiancé, condamnés à un an de prison ferme pour «relations sexuelles hors mariage» et «avortement illégal», a été reçue par une large satisfaction dans le pays.
Le roi Mohammed VI a décidé de cette grâce dans le souci de «préserver l’avenir des deux fiancés qui comptaient fonder une famille conformément aux préceptes religieux et à la loi, malgré l’erreur qu’ils ont commise et qui a conduit à cette poursuite judiciaire», précise le communiqué du ministère marocain de la Justice.Cette grâce royale a été largement saluée dans le pays, en commençant par les avocats de Hajar Raissouni.
Ainsi, dans une déclaration au site d’information H24, Me Saad Sahli a considéré qu’«outre la joie et le bonheur que nous apporte cette grâce royale, elle reflète la clémence sans pair de sa majesté le roi et nous épargne un amer débat juridique».
Pour sa part, Me Abdelmoula El Marouri a estimé que «la grâce royale est une initiative sage qui reflète la haute conscience et le progressisme de sa majesté le roi». «Cette grâce est venue corriger les erreurs commises à l’encontre de toutes les personnes qui ont été poursuivies dans le cadre de cette affaire, à l’encontre de la loi et à l’encontre des libertés au Maroc», a-t-il souligné à H24info.
L’annonce de la grâce royale de Hajar Raissouni, de son fiancé ainsi que de l’équipe médicale a coïncidé avec le grand débat organisé à l’Université Mohammed VI des sciences de la santé sur le sujet de l’avortement.
Certains conférenciers ont également commenté au micro de H24 cette importante décision du roi Mohammed VI.
Le tribunal de Rabat a condamné la journaliste Hajar Raissouni à un an de prison ferme le 30 septembre dernier. Arrêtés et jugés en même temps qu’elle, son gynécologue a écopé de deux ans de prison ferme, son fiancé d’un an ferme, un anesthésiste d’un an de prison avec sursis et une secrétaire de huit mois d’un sursis.
Lors d’une audience Mme Raissouni, qui dénonce un procès «politique», avait nié tout avortement, assurant avoir été traitée pour une hémorragie interne, ce que son gynécologue a confirmé devant le tribunal.