Des pompiers de Côte-d’Or se disaient ce jeudi « en colère » après la blessure mardi, lors de la manifestation nationale à Paris, d’un de leurs camarades, qui risque de « perdre son oeil », a indiquent les syndicats du département.
Le pompier blessé a reçu un projectile dans un oeil, mais « il ne sait pas si c’était une grenade lacrymogène » qui aurait brisé sa visière « ou une grenade de désencerclement », selon Matthieu Brégand, président du Syndicat autonome des sapeurs pompiers professionnels de Côte-d’Or.
Cet adjudant-chef d’une cinquantaine d’années, actuellement hospitalisé à Paris et opéré mercredi, risque de « perdre son oeil », a précisé Matthieu Brégand, qui a affirmé que les pompiers de Côte-d’Or sont « en colère ». « Il y aura un dépôt de plainte », qui devrait être effectué au niveau de la fédération nationale autonome des sapeurs pompiers, a annoncé Matthieu Brégand. Selon le syndicaliste, « une pluie de lacrymogènes » s’est abattue mardi sur les pompiers, dont environ 80 venus de Côte-d’Or, qui attendaient les bus à la fin de la manifestation. « Je n’en veux pas à la police, j’en veux aux décideurs qui ont donné l’ordre », a ajouté Matthieu Brégand. Celui-ci a aussi dénoncé de récentes menaces de sanctions émanant de la direction, notamment d’une suppression des avancements.
« Aucune sanction n’a été prise », explique le Service départemental d’incendie et de secours de Côte-d’Or (SDIS 21), qui a dit vouloir « revenir à un fonctionnement normal du service ».
Il n’a cependant pas exclu des conséquences sur l’avancement des agents, en cas de poursuite de ce qu’il a qualifié de « situations de grèves illicites ». Le SDIS 21 a confirmé cette blessure à l’œil, jeudi dans un communiqué, mais a dit ignorer « les circonstances dans lesquelles ces faits se sont déroulés » ainsi que « l’état de santé » de son agent. Des milliers de pompiers ont défilé mardi à Paris pour dénoncer le manque d’effectifs et de reconnaissance de leur profession, lors d’une manifestation nationale qui s’est terminée par des échauffourées avec les forces de l’ordre. La marche a réuni entre 7 000 à 10 000 personnes, selon les neuf syndicats de la profession, qui avaient tous appelé à la mobilisation.