Les Britanniques vivant en France rencontrés par France 24 sont majoritairement anti-Brexit. Ils se sentent dépossédés d’un référendum auquel tous n’ont pas pu participer, et appellent à un nouveau vote.
« Je suis en colère contre le Brexit », lâche Sarah Tullamore, chanteuse, actrice et coach vocal britannique qui habite depuis 23 ans à Paris. Tout comme 400 000 citoyens britanniques résidant en France, elle voit le Brexit s’échafauder à distance, tout en mesurant de près les conséquences sur sa vie de citoyenne. La principale source de sa colère est de ne pas avoir de prise sur les événements.
« Je n’ai pas pu voter à ce référendum. Il existe une loi au Royaume-Uni qui nous interdit de participer aux élections britanniques si on a vécu à l’étranger plus de 15 ans. Pour la première fois de ma vie, en découvrant les résultats le matin du 24 juin 2016, j’ai pleuré pour une raison politique. »
Sarah Tullamore n’est pas la seule à ne pas avoir pu participer au référendum de 2016. C’est le cas d’une partie du million et demi de citoyens britanniques, des actifs comme des chômeurs, des étudiants comme des retraités, qui habitent dans l’Union européenne. « Comment le gouvernement peut-il se prévaloir de la volonté populaire, quand tant de Britanniques n’ont pas pu s’exprimer ? », demande-t-elle au micro de Catherine Nicholson et Taise Parente.
Dan Jacobs est ingénieur informatique. Il est venu en France il y a trois ans, « sur un coup de tête ». Après le Brexit, il craint de « ne pas arriver à changer de pays comme ça, par envie, par lubie. Je ne pourrai pas postuler à un travail en Allemagne, et y aller le lendemain. Il me faudra un visa, des autorisations. L’entreprise devra prouver qu’elle n’est pas en mesure d’embaucher quelqu’un d’autre de l’Union européenne. Ça met la barre très haut : être meilleur que tous les autres Européens de mon secteur pour décrocher un emploi ! »
C’est après le référendum du 23 juin 2016 que Phil Tandy a quitté la Grande-Bretagne. Issu du Worcestershire, il a rejoint de la famille en France. « C’est une des raisons qui nous a fait venir en France : pouvoir aller et venir en Europe comme on le souhaite. » Pour résumer le Brexit, il parle d’une « catastrophe complètement évitable ». Et il aimerait poser la question suivante à Boris Johnson : « Au moment du référendum, vous avez trompé les Britanniques : vous aviez promis qu’il n’y aurait pas de Brexit sans accord. Aujourd’hui, vous envisagez de sortir de l’UE, avec ou sans accord. Pourquoi précipiter le Royaume-Uni dans une telle incertitude ? »