Les agriculteurs français veulent que le président Macron leur réponde

Les agriculteurs reprennent la route pour exprimer le malaise de la profession, deux semaines après leur opération de blocage de grands axes routiers.

 

À l’appel des syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA), les paysans de la « quasi-totalité des départements vont aller devant les préfectures de départements pour faire une opération de bâchage des préfectures », a déclaré Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA.

Lors de la dernière mobilisation nationale, le 8 octobre dernier, le syndicat majoritaire avait revendiqué quelque 10 000 agriculteurs et 6000 tracteurs sur les routes de France.

But de l’opération : « À nouveau envoyer un message fort au président de la République, pour avoir des réponses de sa part sur les sujets que nous portons depuis le début », a déclaré Jérôme Despey.

Parmi leurs préoccupations : « l’agribashing » ou la « déconsidération » du monde agricole ou de ces pratiques. Le syndicaliste a énuméré les « intrusions » des militants antispécistes dans les élevages, « la pression sur les phytosanitaires » avec les Zones de non-traitement (ZNT) de pesticides… Il a également évoqué les « surtranspositions » de réglementation européenne, ainsi que les accords de libre-échange comme le Ceta (accord UE-Canada), auxquels les agriculteurs sont « totalement opposés », d’après lui.

D’une manière générale, le monde paysan voit d’un mauvais oeil des accords qui permettraient d’importer en Europe et donc en France des aliments produits à bas coûts, selon des normes de qualité moindres, à l’heure où ils sont sommés par la loi Alimentation de monter en gamme.

Hasard du calendrier, lors d’un bilan de cette loi qui devait rééquilibrer les relations commerciales entre producteurs, industriels et distributeurs, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a reconnu lundi que « le compte n’y était pas s’agissant de la rémunération des agriculteurs.

Mardi, les agriculteurs n’entendent pas bloquer le pays : « Le but, vraiment, c’est d’aller devant le lieu symbolique de l’État qu’est une préfecture pour dire : ‘Macron, réponds-nous, réponds à cette détresse que vivent les paysans' », a appuyé Jérôme Despey.

Si la mobilisation de mardi reste difficile à prévoir, une quinzaine de départements, dont ceux de l’Île-de-France, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils différaient leurs actions pour des raisons climatiques ou de travaux de cultures.