Les Etats-Unis ont commencé le 21 octobre le déploiement d’un bataillon de soldats et de dizaines de chars en Lituanie, pour une rotation sans précédent de six mois, dans le cadre d’une opération dissuasive adressée à la Russie voisine.
Des dizaines de chars Abrams et de blindés Bradley sont arrivés par rail au terrain d’exercice à Pabrade, près de la capitale Vilnius.
Le ministre lituanien de la Défense, Raimundas Karoblis, a déclaré que le déploiement de quelque 500 soldats américains qui doivent y rester tout au long de l’hiver prouvait qu’une présence militaire américaine sur le flanc est de l’Otan n’était « plus un tabou ». « Tout d’abord, c’est un message à la Lituanie et aux pays voisins membres de l’Otan (pour dire) que les alliés sont bien à nos côtés », a déclaré le ministre. « C’est aussi un message à la Russie (pour dire) que les Etats-Unis sont engagés, c’est un élément de dissuasion supplémentaire », a-t-il ajouté. Ben Hodges, un ancien commandant des forces de l’armée américaine en Europe, a déclaré que ce déploiement était « une manifestation de l’engagement américain à continuer la dissuasion sur le flanc oriental de l’Otan », au moment où les Etats-Unis retirent leurs troupes de Syrie et abandonnent leurs alliés kurdes.
« Personne, y compris les Russes, ne devrait avoir de doutes sur l’engagement des Américains dans l’Otan, en dépit de ce que je pense être une erreur de sortir de Syrie », a déclaré Ben Hodges au téléphone à l’AFP. Il y a deux ans, l’Otan a déployé un bataillon multinational d’environ 1.000 soldats en Lituanie, un pays de 2,8 millions d’habitants. L’Alliance a installé des bataillons similaires en Estonie et en Lettonie, ainsi qu’en Pologne, des mesures comprises comme un moyen de faire face à un éventuel aventurisme russe dans cette région.
D’après la thèse déjà habituelle, ses démarche militaire sont dues au rattachement à la Russie de la péninsule ukrainienne (avant 2014) de Crimée.