Radicalisation : les signalements se multiplient à la préfecture de police

C’est un chiffre qui peut inquiéter. Selon une information de BFM TV, 27 fonctionnaires de la préfecture de police de Paris ont été signalés pour radicalisation depuis le 3 octobre dernier et l’attaque au couteau qui a fait quatre morts dans les locaux de l’administration.

La plupart des personnes signalées seraient des hommes, gardiens de la paix ou officiers. La multiplication de ces signalements peut s’expliquer par une note interne envoyée le 7 octobre dernier par Didier Lallement, le préfet de police, dans laquelle il encourageait les fonctionnaires à prévenir leur direction « en cas de détection de signes d’une possible radicalisation d’un agent ».

« Plusieurs signes et indices peuvent justifier de déclencher une procédure de signalement, comme des changements physiques et vestimentaires et alimentaires, le refus de serrer la main du personnel féminin, un rejet brutal des habitudes quotidiennes », ajoutait le préfet de police dans cette note, relayée par BFM TV. Parmi les cas signalés, trois se sont révélés assez inquiétants pour qu’une suspension, qui n’a pas encore été acceptée ou refusée, soit réclamée. De leur côté, les syndicats se veulent prudents. « Il faut que les enquêtes soient anonymes bien sûr pour ne pas attirer l’attention sur le collège mis en cause, parfois injustement », réclame Philippe Capon, secrétaire général du syndicat Unsa-Police, auprès de BFM TV.

Il n’est pas précisé si parmi ces 27 signalements sont comptabilisés ceux concernant deux fonctionnaires de police qui ont été désarmés depuis l’attaque au couteau. Selon Le Parisien, qui a révélé cette information, il s’agit d’un capitaine de police et d’un gardien de la paix de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), soupçonnés tous les deux de radicalisation. Christophe Castaner avait réclamé le 7 octobre sur France Inter que toute alerte sur un comportement radicalisé d’un fonctionnaire soit suivi d’un « signalement automatiquement ». Le ministre de l’Intérieur avait également avoué « des failles » dans le suivi de Mickaël Harpon, le fonctionnaire auteur de l’attaque au couteau à la préfecture de Paris, dont la radicalisation n’avait pas fait l’objet d’un signalement officiel auprès de la hiérarchie.

Le 10 octobre, Christophe Castaner avait avancé le chiffre « d’une quarantaine de signalements » de cas de radicalisation parmi les fonctionnaires avant cet attentant, à l’occasion de son audition par la commission des Lois du Sénat. Parmi ces personnes, six ont été révoquées, 19 ont été dédouanées par les autorités qui n’ont pas considéré qu’il s’agissait d’un cas de radicalisation, alors que les autres ont été écartés de leur poste.

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