À Mayotte, Emmanuel Macron annonce des mesures sur l’éducation et la santé

Le président a annoncé l’éventualité d’un deuxième hôpital, la création d’une Agence régionale de santé, ou encore davantage de recrutements d’enseignants.

Emmanuel Macron panse les plaies. À Mayotte mardi, le 23 octobre, première étape d’un voyage de quatre jours en Outre-mer, le président de la République a répondu à de nombreuses revendications de longue date des Mahorais.

Outre les problèmes d’insécurité liés notamment à l’immigration depuis les Comores, pour lesquels le chef de l’État a assuré que les reconduites à la frontière étaient montées à 24 000 depuis le début de l’année, Emmanuel Macron a annoncé vouloir « rétablir la confiance des Mahorais dans le système scolaire » et assuré avoir les « mêmes ambitions que dans l’hexagone en termes de maîtrise des savoirs aux différents âges de scolarisation. »

« Mayotte a une chance, c’est sa jeunesse, il faut donc là aussi être au rendez-vous », a déclaré le chef de l’État. Il a donc promis la création d’un rectorat de plein exercice, qui sera effectif au 1er janvier 2020, et des « efforts sur le recrutement du personnel enseignant ». Il souhaite également « développer la formation locale des enseignants de premier et second degrés ».

Il promet aussi une enveloppe de 430 millions d’euros allouée aux infrastructures scolaires d’ici 2022, et l’ouverture de 800 nouvelles classes « avant la fin de ce quinquennat » dans le premier degré, « ce qui nous permettra de supprimer la quasi-totalité des rotations scolaires ». « Neuf nouveaux collèges, quatre nouveaux lycées, trois internats, trois cantines centrales constituent ce plan d’ici à 2022 », a-t-il ajouté.

La mesure du petit-déjeuner offert, déjà proposé à 4000 élèves, sera doublée dans les écoles de Mayotte dès la rentrée prochaine « pour permettre à nos enfants d’avoir au moins un repas par jour correct et d’arriver le ventre plein à l’école », a-t-il déclaré.

Emmanuel Macron veut également « généraliser les dispositifs de sas de mise à niveau pour les jeunes qui arrivent en cours de scolarité », ouvrir des « parcours de talent à tous avec des enseignements enrichis », et poursuivre le développement de « l’apprentissage et la voie professionnelle ». Le président a aussi annoncé la proposition d’un « partenariat sur l’éducation » l’an prochain avec les Comores sur l’éducation « pour compléter l’effort fait à Mayotte par un effort spécifique fait aux Comores, pour prévenir la migration éducative des familles ».

Autre point abordé : le système de santé. Là aussi, le président s’est montré ambitieux. Il a d’abord avoué un « retard » dans ce domaine, avant d’annoncer la création d’une Agence régionale de santé à Mayotte dès le 1er janvier 2020, avec à sa tête Dominique Voynet, « pour construire une approche commune en matière de santé avec les Comores ».

D’autre part, des investissements et des études ont été lancés pour réfléchir à la faisabilité de construire un deuxième hôpital. Emmanuel Macron a ajouté que 170 millions d’euros d’investissement sont prévus dans les prochaines années en termes de santé, dont 20 millions d’investissements d’urgence dès l’année 2019.

Après ces focus sur l’éducation et la santé, Emmanuel Macron a tour à tour évoqué le problème des retraites, du travail des femmes, du handicap, et plus généralement, les ravages de la pauvreté. Pour y remédier, il a notamment annoncé des négociations concernant les « situations particulières » de départs à la retraite des travailleurs âgés « pénalisés sur le caractère largement informel de l’économie mahoraise.

Un « dispositif de soutien à la garde d’enfants sera aussi mis en place », a ajouté le président, selon qui cette mesure permettra de « faciliter le travail des femmes » et de « lutter contre le travail informel ». « Cent nouvelles places de crèches seront en outre financées en 2020, et chaque année suivante pendant trois ans. »

Il a annoncé, pour la mobilité, un programme routier et de transports en commun, des investissements sur le port – réclamée par les maires lors du grand débat. Il veut en faire un « port essentiel dans cette capitale du Mozambique », car « c’est une voie d’expansion économique et d’opportunités à créer ».

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