L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a qualifié l’état du secteur nucléaire en France de «très préoccupante», à la suite de la révélation de certains défauts découverts sur des réacteurs, indique Les Échos. Le président de l’ASN a également fait part des raisons principales de cette situation alarmante.
Alors que les nuages s’amoncellent pour EDF ces derniers temps dans le secteur nucléaire, cette «situation très préoccupante» interroge quant à son aptitude à affronter les difficultés, a déclaré le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Bernard Doroszczuk, interrogé par les Échos.
«L’accumulation de problèmes ces derniers mois révèle la situation très préoccupante dans laquelle se trouve l’industrie nucléaire française. Elle met en doute la capacité de la filière à faire face aux défis qui sont permanents dans le secteur», a-t-il affirmé.
Malgré la découverte de défauts de soudure sur des générateurs de vapeur installés sur des réacteurs de cinq centrales françaises, l’entité ne considère pas qu’EDF doive mettre à l’arrêt ces dispositifs, selon le président de l’ASN, cité par le quotidien:
«EDF semble avoir tiré d’utiles leçons du passé après les problèmes rencontrés sur les soudures de l’EPR, la cuve ou encore les diesels de secours. Le groupe a compris que la transparence et la réactivité étaient essentielles pour sa crédibilité vis-à-vis du public».
Il a souligné le manque de compétences et d’expérience dans ce secteur, ainsi que le besoin d’améliorer la situation par plusieurs méthodes, notamment par le renforcement des contrôles et des qualifications techniques:
«Indépendamment de l’inventaire des compétences clefs qui a été demandé par les ministres à la filière et qu’il faut faire, le principal problème réside selon moi dans la mise en œuvre avec rigueur de ces compétences, notamment en cas de manque ou de perte d’expérience, ou lorsque les procédés évoluent, ce qui est inévitable. Il y a un effort particulier à faire dans le renforcement des qualifications techniques préalables des procédés industriels mis en œuvre, chez les fabricants et leurs sous-traitants».
Auparavant, EDF a annoncé que six réacteurs nucléaires en exploitation en France étaient concernés par des problèmes de fabrication de certains composants, anomalies détectées début septembre. Selon France Info, la facture initiale de réparation des défauts de soudure, de 12,4 milliards d’euros, serait alourdie de 1,5 milliard d’euros.