Un Allemand sur quatre de la classe supérieure est touché par l’antisémitisme, sous une forme ou sous une autre, selon une étude du Congrès juif mondial réalisée cet été.
Une étude menée par le Congrès juif mondial il y a deux mois et publiée mercredi 23 octobre par le quotidien Süddeutsche Zeitung a révélé qu’un Allemand sur quatre partageait d’une façon ou d’une autre des idées antisémites.
Le sondage a été réalisé avant l’attaque contre une synagogue à Halle, en Allemagne, auprès de 1.300 Allemands. Les résultats sont particulièrement éloquents pour la catégorie de personnes diplômées du supérieur, et gagnant au moins 100.000 euros par an .
28% d’entre elles estiment que les juifs ont reçu trop de pouvoirs dans l’économie et 26% sont enclins à croire à un «complot juif» mondial ainsi qu’à d’autres représentations classiques de l’antisémitisme. Près de la moitié des sondés (48%) jugent que les juifs allemands sont plus loyaux envers la politique d’Israël qu’envers celle de Berlin.Pis encore, 12% des personnes interrogées estiment que les juifs sont responsables de la plupart des guerres sur Terre et 22% disent ne pas aimer les juifs sans fournir aucune raison.
A contrario, deux tiers des Allemands cultivés se disent prêts à signer une déclaration contre l’antisémitisme, un tiers pourrait même descendre dans la rue pour protester contre ce phénomène tandis que 60% reconnaissent qu’en Allemagne les juifs sont exposés à des risques d’agressions et d’insultes.
Commentant cette étude, le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder, a appelé la population allemande à ne pas rester passive face aux antisémites et à leurs incartades ainsi qu’à leur opposer une riposte. Selon M.Lauder, quand un quart de la population est sujette à l’antisémitisme, les trois quarts des Allemands peuvent et doivent défendre la démocratie et la tolérance au sein de la société.Selon le journaliste Cnaan Liphshiz, correspondant en Europe de la Jewish Telegraphic Agency, interrogé par Sputnik au lendemain de l’attaque de Halle: «Les juifs allemands et européens plus généralement se sentent de moins en moins en sécurité». D’après lui, une atmosphère de violence antisémite pousse les juifs européens à fuir le continent.