Le Premier ministre belge Charles Michel, qui doit prendre le 1er décembre la présidence du Conseil européen, a annoncé vendredi qu’il souhaitait quitter ses fonctions actuelles « au plus tard début novembre ».
La Belgique n’a plus de gouvernement de plein exercice depuis décembre 2018, et les négociations pour former une nouvelle coalition piétinent depuis les élections législatives du 26 mai. La décision de Charles Michel devrait conduire à la nomination d’un Premier ministre par intérim, à la tête d’une équipe sans majorité au Parlement.
Dans un communiqué, ce libéral francophone, à la tête du gouvernement depuis octobre 2014, explique qu’il souhaite « être déchargé de sa responsabilité de Premier ministre au plus tard au début du mois de novembre », afin de « se consacrer exclusivement à la préparation de sa fonction européenne ».
Charles Michel, 43 ans, avait été choisi en juillet par les dirigeants de l’UE pour succéder à Donald Tusk à la tête du Conseil européen, l’instance représentant les États membres.
Vendredi, il a assuré avoir entamé depuis le début de la semaine « des consultations sur les modalités de son remplacement (comme Premier ministre) en affaires courantes », « constatant qu’à ce stade aucun processus de formation d’un gouvernement fédéral n’a démarré à la suite des élections 2019 ».
Cinq mois après les élections, marquées par une progression du vote écologiste et des extrêmes, offrant un paysage encore plus morcelé, les négociations entre partis ont très peu progressé.
À la manœuvre depuis début octobre, le PS (gauche) et la N-VA (nationalistes flamands, droite), premiers partis respectivement au sud et au nord du pays, doivent d’abord s’efforcer de gommer leurs antagonismes avant de pouvoir élaborer un programme de gouvernement et entraîner derrière eux des partenaires, vraisemblablement libéraux et centristes.
Un premier rapport de leur travail exploratoire doit être remis au roi Philippe le 4 novembre. La Belgique a la réputation d’être un pays ingouvernable. Elle a connu en 2010-2011 une période de 541 jours sans gouvernement en exercice, un record.