Washington n’exclut pas que d’autres mesures restrictives puissent être utilisées contre la Turquie

Même si Donald Trump a ordonné de lever les sanctions après qu’Ankara a suspendu son opération contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, Washington n’exclut pas que d’autres mesures restrictives puissent être utilisées contre la Turquie si elle n’abandonne pas l’idée d’acquérir des systèmes antiaériens russes S-400, indique Reuters.

Les États-Unis mènent toujours des pourparlers avec la Turquie afin de la persuader de revenir sur sa décision d’acheter des systèmes S-400 russes, dont les premières livraisons ont été effectués en mois de juillet, a indiqué à Reuters un haut responsable du Département d’État américain.

«Il y a encore du travail à faire pour que les Turcs renoncent aux S400: peu importe qu’ils soient désactivés, renvoyés ou détruits […]» a-t-il déclaré sous le couvert de l’anonymat. Tout en précisant que ce problème avait été abordé il y a deux semaines, au cours d’une grande conversation entre des responsables des deux pays qui portait sur l’offensive turque dans le nord-est de la Syrie.

Selon lui, idéalement, la Turquie n’aurait jamais dû acquérir ou recevoir des composant du système S-400, «mais maintenant que cette ligne est franchie, il s’agit de savoir comment l’isoler, le compartimenter, le neutraliser et aller de l’avant […] mais c’est beaucoup plus difficile qu’auparavant».

«Nous travaillons toujours sur toutes les questions qui ne sont pas encore résolues avec la Turquie et le risque de sanctions prévues par la CAATSA [loi pour contrer les adversaires de l’Amérique au moyen de sanctions, ndlr] fait partie de l’ensemble de ces question», a-t-il ajouté.

En 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à plus de 2,1 milliards d’euros pour la livraison de quatre divisions de S-400. Suite à cet achat, les États-Unis ont insisté pour que la Turquie y renonce au profit des systèmes américains Patriot. Après qu’Ankara a refusé de le faire, Washington l’a évincé de son programme d’avions furtifs F-35.

Les premières pièces des S-400 acquis par la Turquie ont été acheminées vendredi 12 juillet 2019 vers la base aérienne de Murted, à Ankara. Mi-septembre, les militaires turcs ont accusé réception de tous les composants d’une deuxième batterie de système S-400 russe. D’après le ministère turc de la Défense, la Turquie déploiera les systèmes sur son territoire dès octobre 2019.