Alberto Fernande, candidat de centre-gauche, a remporté dimanche l’élection présidentielle en Argentine au premier tour, devant le président sortant libéral Mauricio Macri, selon des résultats partiels.
95,31 % des bulletins étant dépouillés, M. Fernandez a obtenu 47,99 % des voix, contre 40,48 % pour M. Macri. Il devient le nouveau président de ce pays de 44 millions d’habitants.
Pour gagner dès le premier tour, M. Fernandez devait obtenir plus de 45 % des voix, ou bien plus de 40% des voix avec un avantage de plus de 10 points sur le candidat arrivé en deuxième position.
Selon le ministère de l’Intérieur, la participation au scrutin a été de plus de 80 %.
« C’est un grand jour pour l’Argentine », avait déclaré, confiant, M. Fernandez, dont la colistière est l’ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015), peu après la fermeture des bureaux de vote.
Le président sortant, Mauricio Macri, 60 ans, dont la popularité a fortement chuté l’année dernière en raison de la grave crise économique, avait estimé que deux « visions concurrentes de l’avenir (étaient) en jeu ».
Après avoir voté, M. Fernandez avait promis de travailler à réduire la forte polarisation politique qui traverse le pays, entre péronistes et partisans de M. Macri qui briguait un deuxième mandat.
« ‘Nous’ et ‘eux’, c’est terminé », a assuré cet avocat de 60 ans, qui avait formé un ticket avec l’ex-présidente Cristina Kirchner (2007 – 2015), candidate à la vice-présidence.
Après l’annonce de sa victoire, M. Fernandez, visiblement ému, a pris la parole devant plusieurs milliers de ses partisans. « Les temps qui viennent ne sont pas faciles », a-t-il déclaré. « L’unique chose qui nous préoccupe, c’est que les Argentins cessent de souffrir ».
Mme Kirchner, à ses côtés, a appelé le président Macri à prendre dans les derniers jours de son mandat « toutes les mesures nécessaires pour atténuer la situation dramatique » de l’Argentine.
Le président sortant a félicité M. Fernandez et a promis de mener une opposition « saine et constructive ». Il a invité le futur chef de l’Etat à déjeuner lundi à la présidence, et son invitation a été acceptée par M. Fernandez.
Lors des primaires d’août – considérées comme une répétition générale avant l’élection présidentielle – M. Fernandez avait devancé de 17 points M. Macri.
Le vote en Argentine a eu lieu alors que la région était secouée par de nombreuses crises politiques et sociales: mobilisation contre les résultats de la présidentielle en Bolivie, vague de contestation au Chili et troubles sociaux en Equateur deux semaines auparavant.
Le Mexique et le Venezuela ont rapidement adressé leurs félicitations à Alberto Fernandez.
Cette élection « exemplaire et pacifique » reflète « la maturité démocratique du peuple argentin » et la solidité des institutions, a déclaré dans un communiqué le ministère mexicain des Affaires étrangères.
Pour le Venezuela, l’élection du candidat de centre-gauche « envoie un message clair du peuple argentin contre l’imposition des criminelles politiques économiques néolibérales du Fonds monétaire international », a estimé le ministère des Affaires étrangères à Caracas.