Critiqué pour ne pas avoir pris position dans le débat sur le port du voile dans l’espace public, estimant que ce n’était pas «son affaire», le chef de l’État s’est finalement exprimé au micro de RTL sur la laïcité, soulignant que sa priorité était la lutte contre le communautarisme. Il a évoqué le «séparatisme» de certains quartiers.
Au retour de son voyage à Mayotte et à La Réunion, Emmanuel Macron a abordé la question de la laïcité. Sur cette dernière, le Président a expliqué au micro de RTL qu’il ne souhaitait pas être «complice d’une espèce de confusion collective» et a appelé à lutter contre le communautarisme.
Cet entretien intervient quelques jours après sa déclaration critiquée par plusieurs responsables politiques. «Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire», avait-il lancé le 24 octobre à la chaîne réunionnaise La Première.
Le sujet étant revenu au cœur du débat en France, le chef de l’État a rappelé avoir parlé un bon nombre de fois de la laïcité comme candidat et comme Président. «Les gens savent très bien ce que je pense», a-t-il souligné.
«On confond les sujets», a-t-il poursuivi. «On ne veut pas que je parle de laïcité, on veut que je parle d’islam». «Notre sujet aujourd’hui c’est d’identifier les personnes qui sont radicalisées», a affirmé Emmanuel Macron.
«Il y a une deuxième lutte, essentielle, que je ne confonds pas avec la première», a précisé le Président, «c’est la lutte contre le communautarisme», soulignant que communautarisme n’est pas synonyme de terrorisme. Il a ensuite évoqué un «séparatisme qui s’est installé» dans certains quartiers et a dénoncé ceux qui veulent vivre selon les règles de l’islam politique, «qui ne sont pas celles de la République». Le Président a promis dans les prochaines semaines des annonces de mesures pour lutter contre le communautarisme.
En dernier point, Emmanuel Macron a abordé la question de l’islam. Il a annoncé qu’il rencontrera les représentants français du culte musulman. Le travail est savoir comment «nos concitoyens dont la religion est l’islam, peuvent vivre tranquillement leur religion en respectant absolument toutes les lois de la République», a-t-il conclu auprès de RTL.
Lors de son allocution de départ du ministère de l’Intérieur, le 3 octobre 2018, Gérard Collomb dressait un portrait similaire. «Aujourd’hui, on vit côté à côté. Moi je crains que demain, on vive face à face», a-t-il prononcé lors de son discours, évoquant la situation «très dégradée» de certains quartiers. «C’est plutôt la loi du plus fort qui s’impose, des narcotrafiquants, des islamistes radicaux, qui a pris la place de la République», avait-il ajouté.