La justice slovaque accuse un homme d’affaires d’avoir ordonné l’assassinat du journaliste d’investigation Jan Kuciak l’aurait décidé en constatant qu’il était impossible de le faire chanter, selon un document judiciaire cité lundi par plusieurs médias.
Jan Kuciak avait enquêté sur les activités du promoteur immobilier Marian Kocner. Il a été tué en 2018 avec sa fiancée, Martina Kusnirova, à son domicile, à une soixantaine de km de Bratislava, lors d’une exécution du style mafieux. Son assassinat avait déclenché des manifestations considérables qui ont forcé le Premier ministre Robert Fico à démissionner et ont favorisé l’élection d’une avocate anti-corruption, Zuzana Caputova, à la présidence slovaque.
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Le parquet a accusé Kocner d’avoir ordonné l’assassinat de Kuciak, selon l’acte d’accusation publié lundi par plusieurs médias de premier plan, dont le portail aktuality.sk, pour lequel avait travaillé le journaliste tué.
La porte-parole du procureure spéciale, Jana Tokolyova, interrogée par l’AFP, n’a pas voulu confirmer l’authenticité de ce document de 93 pages publié par les médias. Selon ce texte, Kocner n’a trouvé « aucune saleté » pour tenter de discréditer le journaliste, ce qui l’a conduit à « décider de s’en débarrasser physiquement et prévenir ainsi d’autres révélation sur ses activités ». Quatre autres personnes sont accusées d’avoir participé à cet assassinat, dont un homme qui a choisi de coopérer avec les enquêteurs dans le cadre d’un accord passé avec eux. « Si l’accusé est condamné, il risque une peine entre 25 ans de prison et la réclusion à perpétuité », a dit Mme Tokolyova. Par ailleurs, les enquêteurs ont découvert que Kocner avait tenté d’obtenir des faveurs de juges en échangeant des milliers de messages avec d’importants responsables du gouvernement, dont la secrétaire d’Etat à la Justice Monika Jankovska. Mme Jankovska a été obligée de démissionner en septembre et fait l’objet d’une procédure disciplinaire.