Interrogé sur la laïcité par L’Est Républicain, l’ex-ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement a appelé à la modération de part et d’autre, soulignant que la paix civile était menacée. Cette interview paraît alors qu’une attaque a récemment visé une mosquée à Bayonne.
L’ancien ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement a indiqué au sujet du débat sur la laïcité que la paix civile était menacée, lors d’un entretien accordé à L’Est Républicain. Il appelle par ailleurs à la retenue des deux côtés.
«Ce qui est menacé, c’est la paix civile elle-même. L’exemple des guerres de religion nous rappelle que celles-ci avancent à très bas bruit. […] Donc il faut de la modération, de la retenue de part et d’autre», a-t-il déclaré au quotidien régional, rappelant l’attentat de Bayonne du 28 octobre.
Jean-Pierre Chevènement a également précisé que la laïcité n’était dirigée contre personne: «la laïcité sépare le religieux de l’espace commun où les citoyens s’efforcent de parvenir à la définition du meilleur intérêt général à travers un débat argumenté, à la lumière de la raison naturelle, d’où le rôle de l’école laïque dans la République. […] Chacun est libre d’exercer sa religion dans l’espace public, dès lors qu’il ne trouble pas l’ordre public et ne met pas en cause la cohésion sociale.»
L’ancien ministre a ensuite pris la défense du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui a fait l’objet de nombreuses critiques après ses récents propos sur le port du voile.
«S’agissant de la signalétique vestimentaire ou capillaire, elle ne résulte pas d’une prescription religieuse. Je me le suis fait confirmer par le cheikh d’Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite. Donc M.Blanquer a raison d’appeler à la discrétion et je souhaiterais qu’il soit soutenu», a poursuivi M.Chevènement.