D’un côté, des mineurs en uniforme, des paysannes habillés d’une manière traditionnelle et des drapeaux andins.
De l’autre, des opposants habillés à l’occidentale, arborant la bannière tricolore nationale : deux identités visuelles se font face dans la crise politique qui agite la Bolivie.
Sur le Prado, l’avenue principale de La Paz, leur casque vissé sur la tête, chaussures de protection aux pieds, des milliers de mineurs, soutien de poids du président Evo Morales réélu pour un quatrième mandat, jettent sur leur passage de puissants pétards.
« Nous les mineurs, nous nous sommes toujours distingués. Notre casque est un de nos symboles et une manière de défendre la politique du gouvernement », assure Benedicto Patriz Abaleta, venu de son village de Coro Coro, près de la capitale La Paz.
Dans son sillage, Marcela Maman porte une « pollera » turquoise, une jupe ample traditionnelle et un bombin (une sorte de chapeau-melon) sur ses longues tresses brunes.
La trentenaire de la province d’Eliodoro Camacho (est) bat le pavé parce que « les racistes ne veulent pas respecter notre vote ». Sa jupe ? « Ce sont nos origines, nos habits. Evo est le seul président qui nous a défendus, alors qu’on nous a toujours discriminés ».
Dans le cortège, on aperçoit les chatoyants tissus « aguayo », étoffes en laine traditionnelle et des Whipala, le drapeau andin indigène multicolore, qu’Evo Morales a introduit comme symbole national en 2009.
« Nous sommes des peuples indigènes natifs, nous avons beaucoup de soeurs, beaucoup d’habits, beaucoup de culture : Moi je suis Quechua, mais il y a des Aymaras, des Guaranís », explique Segundina Flores, à la tête d’une confédération des paysannes.