La démission du Premier ministre libanais Saad Hariri s’est traduite mercredi par une détente sur le terrain, avec la levée de nombreux barrages routiers, mais cette victoire des manifestants est loin de satisfaire toutes leurs revendications et ouvre une période de grande incertitude.
La démission de M. Hariri doit encore être acceptée formellement par le président de la République Michel Aoun, qui pourrait décider de laisser – au moins temporairement – le Premier ministre en fonctions pour gérer les affaires courantes.
En attendant, après deux semaines d’une mobilisation sans précédent au Liban, les principaux accès à la capitale ont été débloqués mercredi, permettant une reprise de l’activité après une longue paralysie.
L’armée a notamment rouvert sans incident le passage de Jal al-Dib, au nord de la capitale. Les forces de l’ordre ont pris position sous le regard de quelques dizaines de manifestants.
D’autres contestataires se sont en revanche allongés sur le pont autoroutier de Beyrouth pour continuer de bloquer les voies.
En annonçant mardi après-midi sa décision de démissionner face à la colère populaire, M. Hariri a déclenché des scènes de liesse dans tout le Liban, où des foules bon enfant réclament depuis le 17 octobre le départ de l’ensemble de la classe politique.