Le Brexit, une histoire à répétitions

Empêtré dans le Brexit, un processus dont la complexité a largement dépassé ses promoteurs, le Royaume-Uni piétine depuis plus de trois ans dans une succession d’événements à répétition, signe d’une crise politique permanente.

 

En voici les principaux exemples :

Trois votes contre un accord de Brexit

Le premier accord de Brexit conclu avec Bruxelles par la Première ministre conservatrice Theresa May a été soumis à trois reprises aux députés qui l’ont chaque fois rejeté, contestant en particulier le dispositif visant à empêcher une frontière physique entre l’Irlande du Nord, province britannique, et la République au sud, membre de l’UE.

Quant à son successeur Boris Johnson, le Parlement a refusé de se prononcer sur son accord, préférant débattre en détail de la loi visant à transposer le texte dans la législation britannique. Cette dernière a franchi un premier vote avant d’être enterrée le temps d’organiser les élections.

Trois reports du Brexit

Prévu le 29 mars, le Brexit a été deux fois reporté à la demande de Theresa May, d’abord au 12 avril puis au 31 octobre, dans l’espoir que son accord soit entre temps adopté par les députés.

Il vient de l’être une troisième fois, cette fois jusqu’au 31 janvier, à la demande de Boris Johnson, même si ce dernier s’était dit prêt à finir  » mort dans un fossé » plutôt que se prêter à une telle demande.

Deux accords de Brexit

Une fois enterré l’accord de Theresa May, son successeur Boris Johnson s’est fait fort d’en négocier un bien meilleur avec Bruxelles. Il a conclu avec le club européen le 17 octobre une nouvelle version qui modifie les dispositions sur l’Irlande et exclut le maintien du Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE.

Theresa May avait relevé un air de « déjà vu » (en français dans le texte) pendant le débat au parlement autour de ce nouvel accord.

– Deux démissions de Premier ministre

David Cameron s’est cassé les dents sur le référendum qu’il avait convoqué en plaidant pour le maintien dans l’UE et avait démissionné en juin 2016, au lendemain du vote acquis par 52% des voix.

Son successeur Theresa May, désignée par le Parti conservateur, a elle jeté l’éponge trois ans plus tard, en juillet dernier, après le rejet par les députés de l’accord qu’elle avait négocié pendant plus d’un an et demi avec Bruxelles.

Deux élections anticipées

Pour renforcer sa position en vue de temps difficiles, Theresa May avait convoqué peu après son accession au pouvoir des élections anticipées, en juillet 2016. Mal lui en prit. Elle y a perdu sa majorité et a dû recourir au soutien du petit parti unioniste nord-irlandais DUP pour faire l’appoint.

Boris Johnson, qui a lui déjà perdu sa majorité en excluant du parti une vingtaine de députés rebelles, s’est démené pour convoquer un scrutin fixé au 12 décembre, seul espoir de pouvoir gouverner et faire passer son accord de Brexit. Nul ne s’aventure à en prédire le résultat.

Lien