Durant une émission, Laurent Ruquier avait diffusé une affiche dessinée par Charlie Hebdo comparant Marine Le Pen à un étron. Elle avait porté plainte contre le présentateur pour injure.
Après sept années de débat judiciaire, le litige qui opposait Marine Le Pen et Laurent Ruquier s’est clôt ce vendredi. Les magistrats de la Cour de cassation ont rejeté le pourvoi de la présidente du Rassemblement national qui accusait le présentateur d’avoir commis une injure à son égard, le 7 janvier 2012.
Ce soir-là, Laurent Ruquier avait diffusé dans son émission On n’est pas couché une affiche de campagne présidentielle imaginée par les dessinateurs de Charlie Hebdo.
Marine Le Pen voulait défiler en soutien à @Charlie_Hebdo_ alors qu'elle avait porter plainte contre ce dessin. #lol pic.twitter.com/Harz4t8A2Z
— JOD (@jo_delb) January 8, 2015
Sur celle-ci est esquissé le croquis d’un étron fumant sur un fond bleu, blanc rouge, avec en slogan: « Le Pen, la candidate qui vous ressemble. » La présidente du RN avait alors déposé plainte contre le présentateur – et non contre l’hebdomadaire satirique – soutenant que cette comparaison constituait l’infraction d’injure publique.
Après deux procès perdus en 2014 et 2015, Marine Le Pen essuie de nouveau une fin de non recevoir avec le rejet de son pourvoi. La Cour de cassation a en effet estimé que « la publication litigieuse ne dépassait pas les limites admissibles de la liberté d’expression ».
L’avocat général, dont le rôle est de défendre la loi, avait déjà préconisé le rejet de ce pourvoi car, selon lui, la notion de « dignité de la personne humaine » ne peut être érigée en « limite absolue à la liberté d’expression » que lorsqu’elle concerne des messages « racistes, xénophobes, antisémites ou ségrégationnistes ». Des conditions qui semblent bien éloignées de ce dessin satirique.