WhatsApp a déposé plainte contre une société israélienne spécialisée dans des logiciels d’espionnage

WhatsApp a annoncé mardi avoir déposé plainte contre une société israélienne, spécialisée dans les logiciels d’espionnage et accusée d’aider des gouvernements, du Moyen-Orient au Mexique, à épier des militants et des journalistes.

L’application de messagerie cryptée détenue par Facebook avait admis en mai avoir été infectée par un logiciel espion donnant accès au contenu des smartphones.

«Après des mois d’enquête, nous pouvons dire qui a mené cette attaque», a déclaré Will Cathcart, le patron de WhatsApp, dans un éditorial publié dans un quotidien américain cité par l’AFP.

Il accuse NSO d’avoir ciblé «100 défenseurs des droits humains, journalistes et autres membres de la société civile dans le monde».

«Nous avons découvert que les attaquants avaient utilisé des serveurs et des hébergeurs internet dont les liens avec NSO ont déjà été établis dans le passé», explique-t-il. «Et nous avons pu relier certains comptes WhatsApp utilisés pendant cette opération malveillante à NSO. Leur attaque était ultra sophistiquée, mais ils n’ont pas entièrement réussi à effacer leurs traces.»

En tout, 1.400 appareils ont été infectés du 29 avril au 10 mai, dans différents pays dont le royaume de Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Mexique, d’après la plainte déposée devant une cour fédérale.

NSO, société basée à Herzliya, au nord de Tel-Aviv, dans la «Silicon Valley» israélienne, avait affirmé en mai que sa technologie était «commercialisée par l’intermédiaire de licences à des gouvernements dans le seul objectif de combattre la criminalité et le terrorisme».

Les pirates avaient exploité une faille de sécurité en insérant un logiciel malveillant dans des téléphones, simplement en appelant les usagers de l’application, utilisée par 1,5 milliard de personnes dans le monde.

Ils avaient ainsi pu activer le micro et la caméra des appareils Apple ou Android (Google) ciblés pour écouter ou visualiser l’environnement des propriétaire , sans qu’ils s’en rendent compte.

«Ceci devrait servir d’alerte aux entreprises technologiques, aux gouvernements et à tous les internautes. Les outils qui permettent d’espionner nos vies privées sont exploités à mauvais escient. Quand cette technologie se retrouve dans les mains d’entreprises et gouvernements irresponsables, elle nous met tous en danger», ajoute Will Cathcart.