«Injurieuses, racistes» et «qui outrepassent la liberté d’expression des parlementaires», les paroles de Jean-Louis Masson comparant les femmes voilées aux sorcières d’Halloween a fait réagir le vice-président du Sénat, David Assouline. Il compte saisir le bureau du Sénat, pouvant ainsi mener à des sanctions.
Le vice-président socialiste du Sénat, David Assouline, a fustigé le 30 octobre la comparaison faite par le sénateur Jean-Louis Masson, du micro-parti Démocratie et république, entre les femmes voilées et les sorcières d’Halloween. Dans une déclaration transmise en exclusivité au Parisien, il a pointé le racisme émanant des propos de l’homme politique:
«Je saisirai le bureau du Sénat le 6 novembre [lors de la prochaine session, ndlr] à propos des paroles du sénateur Masson […] que j’estime injurieuses, racistes et incitatrices à la haine, et qui outrepassent la liberté d’expression des parlementaires à laquelle je suis particulièrement attaché».
«L’enceinte parlementaire est un espace de liberté d’expression. Mais l’expression du racisme est un délit et non une opinion qui aurait sa place dans un débat parlementaire», a-t-il poursuivi.
Les 26 membres du bureau du Sénat, présidé par Gérard Larcher (LR), examineront ainsi les propos de Jean-Louis Masson en novembre. Suite à cela, ce dernier risque des sanctions disciplinaires qui vont d’un simple rappel à l’ordre à l’exclusion temporaire, toujours selon la même source. Et de préciser que cette instance sénatoriale pourrait prendre en compte les anciennes interventions de Jean-Louis Masson, qui en 2015 avait assimilé «l’immigration d’aujourd’hui» aux «terroristes de demain».
Le 10 octobre, l’élu du Rassemblement national Julien Odoul avait demandé à une accompagnatrice scolaire de retirer son voile lors d’un Conseil régional. La scène, filmée, avait fait polémique et relancé le débat sur la laïcité.
Le 29 octobre, l’Assemblée nationale a débattu de la proposition de loi visant à interdire le port du voile aux accompagnatrices scolaires. En affirmant son soutien au texte porté par Bruno Retailleau, le sénateur non-inscrit de la Moselle, Jean-Louis Masson, a fait une allusion inattendue en assimilant les femmes voilées aux sorcières d’Halloween. Se disant préoccupé pour les enfants «fragiles», l’homme politique a déclaré qu’on pourrait les «entourer par n’importe quoi» et «sortir des sorcières d’Halloween» pour les déplacements scolaires.
Le Sénat a fini par adopter en première lecture, par 163 voix contre 114 et 40 abstentions, une proposition de loi des Républicains (LR) en vue d’interdire le port de signes religieux ostensibles aux parents accompagnant des sorties scolaires.