L’ambassadeur de France à Ankara a été convoqué auprès du ministère des AE turc suite à l’adoption par le Parlement français d’une résolution critiquant son opération militaire contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie.
« Notre réaction a été transmise à l’ambassadeur de France lors de sa convocation au ministère » des Affaires étrangères, ont indiqué des responsables turcs.
Peu avant, le ministère turc des Affaires étrangères avait « fermement » rejeté, dans un communiqué, les « décisions prises en France par le Sénat et l’Assemblée nationale au sujet de l’opération ‘Source de Paix' ».
L’Assemblée nationale française a adopté mercredi à l’unanimité une proposition de résolution non-contraignante condamnant l’offensive militaire turque dans le Nord-Est syrien.
Par cette résolution, l’Assemblée « affirme son indéfectible soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS)« , principalement composées des Unités de protection du Peuple (YPG), une milice considérée comme »terroriste » par Ankara.
La semaine dernière, le Sénat français avait déjà adopté une proposition de résolution demandant « l’engagement résolu de la France » en faveur de toute initiative au niveau européen ou international visant à mettre un terme à l’offensive turque.
« La perception de la réalité » des autorités françaises « est paralysée parun soi-disant ‘romantisme du YPG‘, et elles restent aveugles aux persécutions perpétrées par cette organisation terroriste qui prétend représenter les Kurdes », a dénoncé le ministère turc dans son communiqué.
Ankara a interrompu son opération à la faveur de deux accords négociés séparément avec les Etats-Unis et la Russie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse régulièrement les pays occidentaux de soutenir les milices kurdes qu’Ankara considère comme des groupes « terroristes » au même titre que l’organisation Etat islamique (EI).
Mais les pays occidentaux soutiennent les combattants kurdes qui ont été le fer de lance dans la lutte contre les jihadistes en Syrie du groupe Etat islamique.