C’est la plus grande mobilisation depuis un mois. Vendredi 1er novembre, des dizaines de milliers d’Irakiens se sont massés sur la place Tahrir à Bagdad, pour « la chute du régime » mais aussi pour critiquer l’implication de l’Iran dans les affaires du pays.
Un peu plus tôt dans la journée, le grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité chiite d’Irak a, lui aussi, mis en garde contre les ingérences étrangères. Il a estimé que le changement devait être « le choix des Irakiens » uniquement. « Aucune personne, aucun groupe, aucune partie régionale ou internationale ne peut confisquer la volonté des Irakiens et leur imposer son opinion », a affirmé le dignitaire religieux chiite, qui passe pour faire et défaire les Premiers ministres et n’a jusqu’ici pas retiré sa confiance à Adel Abdel Mahdi.
L’Irak, en proie à des manifestations et des violences depuis le 1er octobre qui ont déjà fait plus de 250 morts, en majorité des manifestants, est depuis quelques jours en pleine paralysie.
Les dirigeants proposent réformes sociales et élections anticipées alors que les manifestants à Bagdad et dans les villes du sud du pays campent sur une unique revendication : la chute de tout le système politique, divisé selon les allégeances aux deux grands alliés de l’Irak, eux-mêmes ennemis jurés, l’Iran et les États-Unis.