Quelques jours après l’attaque de la mosquée de Bayonne qui a fait deux blessés, les familles et les avocats des victimes s’indignent des qualifications retenues dans la mise en examen du suspect, demandant de reconnaître les faits comme un acte terroriste.
Les avocats et l’entourage des deux victimes de l’attaque contre la mosquée de Bayonne, qui a eu lieu lundi 28 octobre, souhaitent que les faits soient requalifiés en acte terroriste, car selon eux il ne fait aucun qu’il s’agit d’un attentat.
«Ce qu’il s’est passé dans cette mosquée doit être qualifié de terrorisme», a affirmé Nouhou Diallo, l’un des avocats des victimes au micro de BFM TV.
Selon M.Diallo, la famille de son client ne comprend pas «pourquoi ce dossier n’est pas considéré comme un dossier terroriste». Pour lui, «les textes sont très clairs: « Celui qui sème la terreur pour des raisons idéologiques, politiques ou religieuses, est un terroriste ». Nous sommes étonnés par le fait que la piste politique n’ait pas été explorée», a-t-il ajouté.
L’auteur de l’attaque, Claude Sinké, a été mis en examen mercredi 30 octobre pour tentative d’assassinat, dégradation et destruction aggravées, violence avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique et violence avec arme. Le parquet national antiterroriste a indiqué qu’il ne comptait pas se saisir de cette affaire.
Le parquet de Bayonne souligne que l’expertise psychiatrique a révélé que le tireur présumé souffre d’une «altercation partielle de son discernement», mais sa responsabilité pénale reste engagée.
À son tour, un autre avocat des victimes, Méhana Mouhou, soutient que cette qualification terroriste «est dans le code pénal».
«C’est l’article 121.1 du code pénal qui prévoit qu’un terroriste est celui qui porte gravement atteinte à la vie d’autrui par l’intimidation et la terreur». Il a assuré à BFM TV qu’«il y a une tentative d’assassinat, il y a un mobile idéologique puisqu’il y a une haine des musulmans», en indiquant la définition classique du crime terroriste.
Mosquée de Bayonne: selon l'un des avocats des victimes, ne pas reconnaître l'acte comme étant terroriste "minimise sa gravité" pic.twitter.com/ZOlqUkaO5K
— BFMTV (@BFMTV) November 1, 2019
Selon M.Mouhou, «le code pénal a fait une hiérarchie des infractions, et pour les victimes c’est extrêmement important parce que si c’est un acte terroriste, cela doit être défini comme tel».
Il a ajouté qu’on «minimisait sa gravité» en le qualifiant de droit commun.