« Une grève reconductible se dessine à la SNCF » à partir du 5 décembre, date de la mobilisation contre la réforme des retraites, prévient le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, dans un entretien mis en ligne vendredi soir par Le Parisien.
« Il y a un phénomène de ras-le-bol généralisé », estime le dirigeant du premier syndicat de la compagnie ferroviaire. Jean-Pierre Farandou, qui a pris vendredi les rênes de l’entreprise sur un terrain social miné, « il va falloir qu’il écoute, qu’il entende et qu’il apporte des solutions en matière d’emplois, de salaires et sur l’avenir des métiers », ajoute le dirigeant cégétiste.
La CGT-Cheminots, l’Unsa-ferroviaire et SUD-Rail se sont déjà donné rendez-vous le 5 décembre contre la réforme des retraites, qui prévoit l’instauration d’un système « universel » par points et menace le régime spécial de la SNCF. Pour l’instant, la CGT-Cheminots ne s’est pas officiellement prononcée pour un mouvement reconductible, contrairement aux deux autres syndicats.
Mais « une grève reconductible se dessine à la SNCF », déclare Laurent Brun dans Le Parisien. « On va attendre que nos instances se réunissent les 7 et 8 novembre et décident », précise-t-il, évoquant aussi une rencontre « le 14 novembre avec les autres syndicats de la SNCF ».
Pour le syndicaliste, le gouvernement « peut empêcher » la grève interprofessionnelle du 5 décembre « en disant: ‘Ma réforme par points, je la remets en cause’ ». Pour « la suite du 5 décembre », il faudrait des « concessions importantes », poursuit-il, citant un éventuel report de la fin de l’embauche au statut de cheminot – prévue dès 2020 -, qui « serait un geste fort ».
Le réseau Atlantique à grande vitesse est perturbé (8 TGV sur 10 en circulation jusqu’à dimanche) par une grève déclenchée le 21 octobre au Technicentre de Châtillon (Hauts-de-Seine). Une trentaine de personnes se sont rassemblées vendredi devant ce centre de maintenance pour réclamer une amélioration des conditions de rémunération et de travail, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Probablement qu’en début de semaine nous allons organiser des débrayages dans les onze technicentres de TGV, mais aussi dans ceux des TER et du fret », indique Laurent Brun, qui déplore qu’« on continue de payer les gens au Smic » alors que leur « technicité s’est accrue ». Ces débrayages « d’une heure » seront une « mise en garde » sans « impact sur le trafic », selon le responsable syndical.