Une violente bagarre au couteau a fait six blessés dimanche soir à Hong Kong, dont un activiste pro-démocratie qui a eu l’oreille coupée, à l’issue d’une nouvelle journée émaillée d’incidents entre manifestants et forces de l’ordre.

 

La bagarre a éclaté devant un centre commercial à Tai Koo Shing, un quartier de la classe moyenne hongkongaise, où des manifestants pro-démocratie s’étaient rassemblés une partie de la journée.

Des images télévisées ont montré Andrew Chiu, une figure locale de la contestation pro-démocratie, avec une oreille presqu’entièrement sectionnée. Un deuxième homme inconscient gisait dans une mare de sang, tandis que des passants tentaient de soigner ses blessures.

Un homme, accusé d’être l’assaillant, a été pris à partie et violemment frappé par la foule, selon ces images de la chaîne RTHK. Selon cette chaîne, l’homme parlait mandarin (langage prédominant en Chine continentale), et a sorti un couteau à l’issue d’une discussion animée avec les manifestants, qui dénoncent depuis cinq mois la mainmise de Pékin dans les affaires du territoire semi-autonome.

Six personnes au total, quatre hommes et deux femmes, ont été blessées, et trois autres arrêtées, a indiqué la police à l’AFP.

Plusieurs rassemblements non autorisés se sont tenus dimanche dans plusieurs endroits de la ville, donnant lieu à de fréquents heurts avec les forces anti-émeutes.

Hong Kong connaît depuis début juin des manifestations quasi quotidiennes, et de plus en plus violentes, pour dénoncer l’ingérence jugée grandissante de Pékin et exiger des réformes démocratiques.

Déjà fragilisée par la guerre commerciale entre Washington et Pékin, l’économie de cette place financière pâtit de cette longue crise politique, la pire dans le territoire depuis sa rétrocession à Pékin.

Ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997, Hong Kong jouit de libertés inconnues en Chine continentale aux termes de sa Loi fondamentale (Constitution régionale), comme la liberté d’expression et de manifestation et une justice indépendante.