Sofia a vivement réagi aux propos tenus par Emmanuel Macron dans Valeurs actuelles sur les «filières bulgares clandestines», demandant des explications aux autorités françaises. Plus tôt, l’ambassadeur de France en Ukraine avait été convoqué par Kiev pour les mêmes raisons.
La Bulgarie a protesté contre les propos «insultants» que le Président Macron a tenus cette semaine dans un entretien accordé à l’hebdomadaire français Valeurs actuelles sur des «filières bulgares clandestines» et le «travail détaché dissimulé», a appris l’AFP samedi 2 novembre auprès du gouvernement à Sofia.
«Je trouve que ce qu’a dit [M.Macron] est insultant pour la communauté bulgare là-bas», en France, a déclaré la ministre bulgare des Affaires étrangères Ekaterina Zakharieva à une chaîne de télévision bulgare samedi.
Florence Robine, l’ambassadrice de France à Sofia, est convoquée lundi 4 novembre par la ministre des Affaires étrangères à Sofia pour des explications concernant cette interview.L’ambassadeur bulgare en France, Anguel Tcholakov, remettra une note de protestation au ministère français des Affaires étrangères.
Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron a contacté le Premier ministre bulgare Boïko Borissov afin de «confirmer son soutien à la Bulgarie» et pour l’assurer que ses propos avaient été mal interprétés. «Il m’a assuré qu’il n’avait jamais critiqué les citoyens, les travailleurs ou les institutions bulgares», a écrit M.Borissov sur Facebook.
Au cours d’un entretien avec Valeurs actuelles, Emmanuel Macron a plaidé pour une immigration économique légale, s’exprimant sans détours. «Je préfère avoir des gens qui viennent de Guinée ou de Côte d’Ivoire légaux qui sont là et qui font ce travail que des filières bulgares ou ukrainiennes clandestines», a-t-il notamment dit.
Les propos du Président de la République ont déjà valu à l’ambassadeur de France une convocation auprès des autorités ukrainiennes vendredi 1er novembre.
Or, à la différence de l’Ukraine, la Bulgarie fait partie de l’Union européenne et doit bénéficier en conséquence de la libre circulation des personnes.
Selon Le Point, l’incident diplomatique entre Sofia et Paris a fait réagir un officiel bruxellois qui a dénoncé «une incontinence verbale et intellectuelle. La Bulgarie est dans l’UE. Emmanuel Macron ne semble pas le savoir.»