L’actrice française Adèle Haenel a dénoncé à Mediapart le «harcèlement sexuel permanent» de Christophe Ruggia lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans ainsi que des «attouchements» lors du tournage de son premier film, Les Diables. Le réalisateur réfute ces accusations.
L’actrice française Adèle Haenel, couronnée de deux César pour Suzanne et Les Combattants, a accusé dimanche 3 novembre le réalisateur de son premier film, Christophe Ruggia, de «harcèlement sexuel» et d’«attouchements» répétés sur les «cuisses» et «le torse», de «baisers forcés dans le cou» soit au domicile du réalisateur soit lors de festivals pendant la promotion du long-métrage. Les détails ont été rapportés par l’actrice au site d’investigation Mediapart.
Entre 2001 et 2004, lors du tournage de trois ans des Diables, Christophe Ruggia était âgé de 36 à 39 ans alors qu’elle était âgée de 12 à 15 ans.L’article de Mediapart indique que son témoignage est notamment confirmé par plusieurs proches du cinéaste et anciens collaborateurs. Cependant, Adèle Haenel a refusé de déposer plainte, car, selon elle, la justice «condamne si peu les agresseurs» et «un viol sur cent».
[ENQUETE @mediapart] L’actrice Adèle Haenel accuse le réalisateur de son premier film, Christophe Ruggia, d’«attouchements» et de «harcèlement sexuel» lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans. Son récit est conforté par de nombreux documents et témoignages https://t.co/uTBJRRmvyS pic.twitter.com/D8mFOHCkgQ
— Marine Turchi (@marineturchi) November 3, 2019
Contacté par Mediapart, Christophe Ruggia a fait savoir par le biais de ses avocats qu’il «réfut[ait] catégoriquement avoir exercé un harcèlement quelconque ou toute espèce d’attouchement sur cette jeune fille alors mineure» et a refusé de répondre à leurs questions.
De son côté, le site d’investigation a mené une enquête pendant sept mois et a recueilli auprès d’une trentaine de personnes de nombreux documents et témoignages qui confortent le récit de l’actrice. Notamment «des lettres dans lesquelles le réalisateur lui fait part, entre autres, de son « amour », qui « a parfois été trop lourd à porter ». Plusieurs personnes ont tenté, sur le tournage, puis au fil des années, d’alerter sur l’attitude du réalisateur envers la comédienne, sans être entendues, selon elles», écrit Mediapart.