Un homme politique a été blessé mercredi matin lors d’une attaque au couteau à Hong Kong alors que les actes violents se multiplient dans l’ex-colonie britannique qui connaît depuis cinq mois une crise politique sans précédent, rapporte l’AFP.
Une vidéo mise en ligne montre un homme planter un coup de couteau dans la poitrine de Junius Ho, un député. La scène s’est déroulée alors que M. Ho menait sa campagne électorale dans sa circonscription de Tuen Mun, près de la frontière chinoise.
The attacker of Junius Ho Kwan-yiu could be pressed with "intended murder" charge and receive life sentence: lawyer https://t.co/VoeYW355JD #HongKong #香港 pic.twitter.com/j0YvgO3NX1
— Global Times (@globaltimesnews) November 6, 2019
Après lui avoir offert des fleurs, l’agresseur lui demande de poser pour une photo, sort un couteau de son sac et le frappe violemment à la poitrine. M. Ho et ses collaborateurs ont rapidement maîtrisé l’individu qui criait en cantonais: «Junius Ho, tu es une ordure!».
La police a indiqué que trois personnes, dont l’agresseur, ont été blessées au cours de cette attaque. M. Ho, 57 ans, était conscient au moment où il été conduit à l’hôpital par une ambulance.
Avec la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam et le chef de la police Stephen Lo, cet avocat et député est une des personnalités de l’establishment les plus détestées des manifestants anti-gouvernementaux. Il avait fait notamment parler de lui en juillet après avoir été filmé serrant les mains d’un groupe d’hommes, soupçonnés d’appartenir à des triades qui, armés de battes et de bâtons, avaient passé à tabac des manifestants anti-gouvernementaux à la station de métro Yuen Long. Quarante personnes avaient été hospitalisées.
Après cette attaque au couteau, le bureau de M. Ho et les tombes de ses parents ont été saccagés. Hong Kong, territoire autonome du sud de la Chine, est secoué depuis juin par des manifestations de militants dénonçant l’ingérence jugée croissante de Pékin.
Sans aucune solution politique en vue, la fracture idéologique entre les deux camps se creuse et la violence s’est intensifiée au cours des dernières semaines. En octobre, Jimmy Sham, leader d’une organisation à l’origine des plus grandes manifestations, a été laissé dans une mare de sang après avoir été violemment agressé à coups de marteau.
Dimanche, un responsable politique local a eu l’oreille coupée lors d’une attaque au couteau. Mais le camp des contestataires est également à l’origine d’actes violents. Des manifestants ont récemment battu des personnes ne partageant pas leurs opinions. Samedi, un homme a été frappé et laissé nu et inconscient dans le quartier de Mongkok.