Quinze assaillants d’un groupe non-identifié, ainsi qu’un policier et un militaire, ont été tués au Tadjikistan lors d’une attaque contre une unité des gardes-frontières tadjiks, a annoncé mercredi le ministère de l’Intérieur de ce pays d’Asie centrale.
L’attaque par «des personnes non-identifiées et masquées» est intervenue à 03h23 locales mercredi (22h23 GMT mardi) près de la frontière ouzbèke, à une cinquantaine de km de la capitale Douchanbé, selon le ministère, relate l’AFP.
Dans la riposte des troupes tadjikes «15 membres du groupe armé ont été neutralisés et quatre autres arrêtés», a indiqué la même source, faisant état par ailleurs de la mort «d’un soldat des gardes-frontières et d’un policier».
Quatre véhicules appartenant aux assaillants ont par ailleurs été détruits, selon le communiqué du ministère qui a publié des photos de voitures calcinées sur une route en terre.
L’attaque intervient alors que le Tadjikistan marque mercredi sa Journée de la Constitution, un jour férié.
Le pays, issu de la chute de l’URSS en 1991, a été confronté depuis son indépendance à une multitude de mouvements armés islamistes ou djihadistes.
Des heurts armés ont lieu régulièrement depuis des décennies à travers toute l’Asie centrale où la montée de l’islamisme radical est un sujet d’inquiétude majeur des cinq pays de la région: Tadjikistan, Kirghizstan, Kazakhstan, Turkménistan et Ouzbékistan.
Le Tadjikistan a en particulier connu deux émeutes en mai 2019 (32 morts) et novembre 2018 (26 morts) dans des prisons. Celles-ci avaient été déclenchées par des militants du groupe Etat islamique qui étaient en détention.
Face à la poussée islamiste, l’ex-république soviétique a pris des mesure radicales depuis 2015 pour contrer l’influence des islamistes, parmi lesquelles le rasage forcé de la barbe ou encore une campagne contre le poprt du hijab pour les femmes.
Le pays est dirigé d’une main de fer par le même président depuis 1992, Emomali Rakhmon.
Selon les services de sécurité russes, entre 2.000 et 4.000 ressortissants d’Asie centrale ont ainsi rejoint les rangs des organisations djihadistes en Irak et en Syrie, qu’il s’agisse de l’EI ou de la branche syrienne d’Al Qaïda*.
*Organisation terroriste interdite en Russie