Les étudiants des quatre facultés de médecine de Tunisie ont observé une journée de grève contre le renvoi d’un de leurs camarades à cause d’un message qu’il a posté sur Facebook. Il y pointe une mauvaise gestion de la faculté de Tunis. Les étudiants dénoncent «une atteinte à liberté d’expression».
En guise de protestation contre le renvoi pour quatre mois de Wajih Dhokkar, étudiant à la faculté de médecine de Tunis, suite à son message sur Facebook qui dénonce l’absence de climatisation dans la bibliothèque, une grève générale de 24 heures a été observée lundi 4 novembre dans toutes les facultés de médecine du pays. L’appel à la grève a été formulé par l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) pour exiger l’annulation de la décision, rapporte la presse locale.
«La décision d’observer une grève générale a été prise en l’absence de toute volonté de dialogue de la part des responsables de la faculté de médecine de Tunis», a déclaré Jed Henchiri, président de l’OJTM, cité par l’agence officielle Tunisie Afrique Presse (TAP).
«La décision du conseil scientifique de la faculté de médecine de Tunis représente une violation flagrante de la liberté d’expression garantie par la Constitution et une forme de surveillance appliquée aux étudiants dans leurs propres espaces de communication», a-t-il ajouté, soulignant que le conseil scientifique «n’est pas habilité à sanctionner les étudiants sur des faits perpétrés en dehors de la faculté».M.Henchiri a par ailleurs expliqué que «le fond du message Facebook [publié par Wajih Dhokkar, ndlr] ne porte préjudice à personne». «Il est question de la mauvaise gestion des responsables, du mauvais traitement subi par les étudiants, ainsi que des conditions déplorables prévalant dans la salle de révision de la faculté», a-t-il poursuivi.
Pour sa part, Wajih Dhokkar a assuré que sa publication «n’avait rien de personnel et ne comprenait aucune diffamation», ajoutant qu’il l’avait indiqué «dans le questionnaire que lui a adressé le conseil scientifique et dans lequel il a réitéré son respect pour tous les professeurs, sans exception».L’étudiant a saisi la justice pour abus de pouvoir et a intenté une procédure en référé pour annuler l’application de la décision de renvoi qui pourrait entraîner son redoublement automatique. Il a par ailleurs appelé le ministère de la Santé à intervenir de toute urgence et à répondre positivement à sa requête.
De son côté, l’université exige des excuses publiques pour reconsidérer sa position.