Plus de 11.000 climatologues de 153 pays ont signé une lettre ouverte à l’Onu et aux dirigeants mondiaux en signalant clairement que la Terre était confrontée à une urgence climatique. Leur message contenant les propositions pour y faire face a été publié dans la revue BioScience.
Plus de 11.000 chercheurs de 153 pays ont signé un document affirmant que des mesures urgentes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre étaient indispensables pour éviter des souffrances indicibles dues à la crise climatique.
«Les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter rapidement et ont des effets de plus en plus préjudiciables sur le climat terrestre. Les efforts doivent être intensifiés en matière de conservation de notre biosphère pour éviter les souffrances indicibles dues à la crise climatique», alerte le document publié dans la revue scientifique BioScience.
Les conclusions des spécialistes reposent sur les informations tirées des observations menées au cours de ces 40 dernières années, notamment sur les données relatives à la consommation d’énergie, à la température de la surface, à l’augmentation de la population mondiale, à la déforestation, à la masse des glaciers polaires, au PIB et aux émissions de CO2.
Selon l’un des auteurs du document, Thomas Newsome de l’université de Sydney, les scientifiques ont l’obligation morale d’avertir clairement l’humanité de la menace écologique et de la «dire telle qu’elle est». Son collègue de l’université de l’Oregon, William Ripple, a ajouté que les changements climatiques se produisaient plus rapidement que de nombreux chercheurs ne l’avaient escompté.
Ils estiment que l’humanité est toujours à même de prendre des mesures pour améliorer la situation et ralentir le réchauffement climatique.
Ils appellent notamment à remplacer les combustibles fossiles par des énergies renouvelables à faible émission de carbone, à introduire des taxes carbone élevées, à réduire rapidement les émissions de polluants climatiques de courte durée de vie, à passer de la croissance du PIB et de la prospérité à la préservation des écosystèmes et à l’amélioration du bien-être humain en donnant la priorité aux besoins essentiels et en réduisant les inégalités, ainsi qu’à arrêter la déforestation massive et à consommer moins de produits d’origine animale.L’appel des climatologues a été publié au lendemain de la notification officielle par les États-Unis à l’Onu de leur décision de se retirer de l’accord de Paris sur le climat, précisant que ce départ n’aurait lieu au plus tôt que le 4 novembre 2020, le lendemain de la prochaine élection présidentielle américaine.
L’accord de Paris est le premier accord universel sur le climat et le réchauffement climatique. Il fait suite aux négociations qui se sont tenues lors de la Conférence de Paris sur le climat (COP21) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.Il a été approuvé par l’ensemble des 195 délégations le 12 décembre 2015 et est entré en vigueur le 4 novembre 2016. L’accord prévoit de contenir d’ici à 2100 le réchauffement climatique. Il n’engage par les signataires à renoncer aux combustibles fossiles mais les parties doivent œuvrer pour réduire les émissions et assurer un rééquipement technologique.
Les États-Unis sont le seul pays à s’être désengagé de ce texte.