Les passagers du Boeing 787 Dreamliner risquent d’être privés d’oxygène

Un ancien ingénieur de Boeing affirme que les passagers du Boeing 787 Dreamliner risquent d’être privés d’oxygène en cas de décompression soudaine, relate la chaîne de télévision BBC.

Les masques à oxygène destinés à sauver les passagers d’avion en cas de dépressurisation ne seraient pas alimentés sur certains Boeing 787 Dreamliner, a déclaré un ancien ingénieur au contrôle de la qualité chez Boeing, John Barnett, cité par la chaîne de télévision BBC.

«Jusqu’à un quart des systèmes à oxygène pourraient être défectueux et pourraient ne pas fonctionner en cas de besoin», a indiqué M.Barnett, qui a pris sa retraite en mars 2017 après 32 ans de travail chez Boeing et notamment à l’usine de North Charleston, l’une des deux entreprises qui fabriquent les 787 Dreamliner.

Selon l’ingénieur, 75 des 300 systèmes d’oxygène neufs qu’il a testés en 2016 à North Charleston n’ont pas fonctionné comme prévu. Cela représentait un taux de défaillance de 25%. Toutefois, les dirigeants de Boeing auraient «mis en échec ses tentatives pour que le problème soit examiné de plus près» et ces pièces défectueuses auraient été délibérément installées sur certains avions.

En 2017, la Federal Aviation Administration (FAA), l’agence gouvernementale américaine chargée des contrôles concernant l’aviation civile, n’a pas donné suite à la plainte de M.Barnett, répondant que Boeing avait promis de régler le problème, d’après la BBC.Boeing rejette ces accusations et affirme que ses avions sont produits au plus haut niveau de sécurité et que les pièces défaillantes ont été retirées en 2017.

Mais d’après M.Barnett, Boeing n’a pas respecté ses propres procédures de suivi des pièces tout au long du processus d’assemblage et un certain nombre de pièces défectueuses auraient pu être «perdues».

Une étude de la FAA a confirmé début 2017 que l’emplacement d’au moins 53 pièces «non conformes» était inconnu et qu’elles étaient considérées comme perdues. Boeing a reçu l’ordre de prendre des mesures correctives, note la BBC.

M.Barnett n’est pas le seul employé de Boeing à avoir exprimé des préoccupations concernant les processus de fabrication de Boeing. Les médias avaient précédemment annoncé qu’après le crash du 737 Max d’Ethiopian Airlines, quatre employés, anciens ou en service, avaient contacté la FAA pour signaler des problèmes potentiels, rappelle la chaîne.

Boeing a été soumis à un examen minutieux à la suite de deux crashs de Boeing 737 MAX: celui d’Ethiopian Airlines en mars et la catastrophe de Lion Air en Indonésie en 2018.