La comparaison de la Bosnie à une «bombe à retardement» par Emmanuel Macron a provoqué la colère de responsables bosniaques. L’ambassadeur de France à Sarajevo est convoqué pour des explications.
«La Bosnie-Herzégovine, confrontée au retour des djihadistes, est une bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie». Ces propos d’Emmanuel Macron dans un entretien à The Economist ont suscité une vive réaction à Sarajevo, rapporte AP.
Le Président bosnien en exercice, le Croate Željko Komšić, a annoncé jeudi 7 novembre qu’il convoquerait l’ambassadeur français Guillaume Rousson pour des explications suite aux déclarations du Président de la République française.Pour sa part, le porte-parole de la communauté musulmane de la Bosnie, Muhamed Jusic, a tenu à rappeler qu’«environ 300 ressortissants bosniaques, des femmes et des enfants pour la plupart, sont partis en Syrie et en Irak, contre plus de 1.900 Français».
Selon lui, la France s’attend actuellement au retour de 450 djihadistes. «Je n’arrive pas à comprendre pourquoi la Bosnie représente un danger plus important que la France», a déclaré M.Jusic.
En octobre, la France s’est opposée au déclenchement de négociations en vue de l’adhésion à l’Union européenne de la Macédoine du nord et de l’Albanie. Paris a alors estimé qu’en dépit de récents efforts, ni les pays candidats ni l’UE n’étaient prêts à un nouvel élargissement.
«Comment voulez-vous que j’explique à mes concitoyens que le deuxième pays qui demande le plus l’asile en France, ce sont des gens qui viennent de l’Albanie?», s’interrogeait Emmanuel Macron à l’époque.
Le dossier sera à nouveau évoqué au printemps 2020, lors du prochain sommet UE-Balkans à Zagreb. La Croatie, prochaine présidente de l’UE, envisage de faire de l’élargissement l’une de ses priorités.