Evo Morales dénonce un « coup d’État » après les mutineries policières

Le président de Bolivie, Evo Morales, a dénoncé vendredi un coup d’État « en cours » après des mutineries de police dans trois villes intervenues alors que l’opposition exige sa démission, trois semaines après sa réélection controversée.

« Sœurs et frères, notre démocratie est en danger à cause du coup d’État en cours que des groupes violents ont lancé contre l’ordre constitutionnel. Nous dénonçons devant la communauté internationale cette attaque contre l’État de droit », a indiqué sur Twitter le président indigène de gauche à l’issue d’une réunion d’urgence avec plusieurs ministres.

Le ministre de la Défense Javier Zavaleta a quant à lui assuré qu’il n’était pas question d’une intervention militaire contre les mutins pour l’heure : « Aucune opération militaire ne sera menée pour le moment, c’est totalement exclu », a-t-il déclaré.

Dix-sept jours après le début des manifestations contre la réélection de M. Morales, au moins trois unités de police se sont mutinées, dans la ville de Cochabamba (centre) tout d’abord, puis à Sucre (sud, capitale de la Bolivie) et à Santa Cruz (est), une région riche à l’est du pays et un bastion d’opposition. Des scènes de fraternisation entre policiers et manifestants de l’opposition ont été observées dans la capitale.

« Nous nous sommes mutinés », a déclaré un policier, le visage dissimulé devant les journalistes au quartier général de l’Unité des opérations de police tactique (UTOP) à Cochabamba. « Nous allons être du côté du peuple, pas avec les généraux », a ajouté un de ses collègues, lui aussi masqué.