La chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des Affaires étrangères Heiko Maas ont de nouveau pris leurs distances dimanche avec le président français Emmanuel Macron qui a jugé que l’Otan était en état de « mort cérébrale ».
« L’Otan, l’Alliance atlantique, est le pilier central de notre défense », a assuré la chancelière dans son podcast hebdomadaire consacré au 64e anniversaire de l’armée allemande, la Bundeswehr. « Toutefois, il est de plus en plus clair que nous les Européens, les Etats membres de l’UE dans l’Otan, devront prendre plus de responsabilité à l’avenir », a-t-elle ajouté alors qu’elle retrouvera dimanche soir Emmanuel Macron pour un dîner à Berlin avec le président de la République Frank-Walter Steinmeier. « Cela signifie que nous devons renforcer la direction de la partie européenne de l’Otan. Pour cela, il y a la coopération structurée dans le domaine de la politique de défense dans l’Union européenne, ce qu’on appelle le Pesco », a détaillé Angela Merkel. Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas lui a emboîté le pas en affirmant dans une tribune à l’hebdomadaire der Spiegel :
« Nous voulons et avons besoin de l’Otan ». « Ce serait une erreur de laisser s’éffriter l’Otan. Sans les Etats-Unis, ni l’Allemagne ni l’Europe ne sont en situation de se protéger avec efficacité », a-t-il estimé.
Emmanuel Macron avait jeté un pavé dans la mare en jugeant jeudi l’Alliance atlantique dans un état de « mort cérébrale ». Il avait pointé du doigt l’absence de coordination avec les Etats-Unis et le cavalier seul de la Turquie, membre de l’Alliance, récemment intervenue militairement dans le nord de la Syrie. Il faut « clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégiques de l’Otan », avait-il fait valoir. Angela Merkel, qui a toujours adopté une attitute très atlantiste, avait promptément réagi à ces déclarations, assurant ne pas partager la vision « radicale » du Français. « Je ne pense pas qu’un tel jugement intempestif soit nécessaire », avait-elle ajouté. (Belga)