Réduction des engagements de 2015 : la position française, « compréhensible mais inadmissible»

Réagissant à la position «forte» de la France dont le Président, Emmanuel Macron, a haussé le ton face à Téhéran après sa décision de relancer ses activités d’enrichissement d’uranium, dans le cadre de sa quatrième étape de la réductions des engagements liés à l’accord nucléaire de 2015, jusque là gelées, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Mousavi, a déclaré dimanche que cette position de Paris est «compréhensible mais inadmissible».

«Ils ont vu la position sérieuse de l’Iran mais face à leur incapacité à honorer leurs engagements, ils n’ont rien à dire. La position française, nous ne l’acceptons pas», a déclaré le diplomate à l’occasion de sa conférence de presse hebdomadaire devant les journalistes ce dimanche 10 novembre.

Déplorant le manque de soutien des partenaires européens de l’accord nucléaire, Abbas Moussavi  a poursuivi : « Ces réactions sont inadmissibles : Il revient à eux de prendre des mesures concrètes. Ils n’ont pas réussi malgré les efforts déclarés«
« S’ils réussissent à mettre dignement en œuvre l’accord nucléaire, il serait peut-être possible de se pencher sur d’autres questions mais ils sont déjà enlisé dans la première question (Accord), alors de telles déclarations avancées de leurs parts sont inappropriées», a-t-il martelé.

Interrogé par le correspondant de l’IRNA sur les négociations irano-françaises et ses dernières évolutions, lancées  pour sauver l’accord nucléaire après le retrait unilatéral des Etats-Unis, Abbas Moussavi a déclaré : «Je remercie les gouvernements chinois et russe d’avoir été fidèles à leurs positions déclarées à l’égard du Plan global d’action commun sur le nucléaire iranien (PGAC), mais les autres partenaires n’ayant pas d’identité politique indépendante, ont échoué à  les concrétiser car ils attendent pour agir la permission d’une autre partie (les Etats-Unis), a-t-il déploré.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne a ajouté que la République islamique, dans ses négociations sur les 11 engagements liés à l’accord multilatéral nucléaire de 2015 (PGAC), a fait de deux obligations précises une priorité absolue, à savoir : « (permettre à l’Iran de vendre autant de pétrole qu’avant le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire (2,5 millions barils par jour) et fournir des pétrodollars à l’Iran». «Les négociations sur ces questions se poursuivent mais elles n’ont pas encore abouti», a fait savoir le diplomate.

La réaction de Paris dont parlait le diplomate revenait à la décision que vient de prendre l’Iran et qui marque la quatrième phase du plan de réduction de ses engagements lancé en mai, en riposte au retrait américain.
Téhéran assure rester attachée à la survie de l’accord et être prête à revenir à l’application complète de ses engagements, à condition que les autres parties (la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne) respectent les leurs. Cela implique notamment, selon Téhéran, de l’aider à surmonter les conséquences du retrait unilatéral des Etats-Unis de Trump de ce pacte en 2018 et de la réimposition de sanctions extraterritoriales américaines en résultant.

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