Fustigeant la politique de sanctions pratiquée par l’UE à l’encontre de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre qu’Ankara pourrait mettre fin aux négociations sur l’adhésion à l’Union Européenne.
S’exprimant lors d’une conférence de presse à Ankara, le Président turc n’a pas exclu que les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE puissent un jour «prendre fin».
L’UE «introduit des sanctions à notre encontre depuis 1959, ils nous ont toujours distraits avec les promesses de nous accepter. Mais jusqu’ici, ces promesses n’ont pas été tenues. Vous devez savoir que la Turquie est un pays qui se trouve à vos côtés à la table des négociations, mais y être ne nous contraint pas, [les négociations, ndlr] pourraient un jour prendre fin», a-t-il déclaré.
Rejetant les «ultimatums» de l’Union européenne sur les forages de la Turquie au large de Chypre, le Président turc a par ailleurs indiqué qu’Ankara «poursuivra sur [sa] voie».Il a rappelé en outre que la Turquie abritait quelque quatre millions de réfugiés, en majorité syriens, et qu’elle pourrait leur ouvrir les portes vers l’Europe.
Dans ce contexte, M.Erdogan a aussi affirmé que la Turquie continuerait à renvoyer vers leurs pays d’origine les djihadistes étrangers de Daech* qu’elle détient.
La Turquie a signé un accord d’association avec la CEE en 1963. Elle a déposé une demande d’adhésion à la CE en 1987. Mais les négociations entre l’UE et Ankara, qui n’ont commencé qu’en octobre 2005, ont été suspendues à plusieurs reprises en raison des différends entre les parties.
Le coup d’État avorté de juillet 2016 et la multiplication des incidents diplomatiques entre la Turquie et l’UE ont également contribué à ralentir le processus, désormais au point mort.
*Organisation terroriste interdite en Russie