Le ministre bulgare de la Défense a commenté les propos de Macron selon lesquels il préfère les migrants africains aux gangs bulgares et ukrainiens et a conseillé au Président français de faire le tour des quartiers parisiens avec des migrants avant de pointer du doigt l’Europe de l’Est.
Avant de parler des gangs bulgares et ukrainiens et de pointer du doigt l’Europe de l’Est, le ministre bulgare de la Défense Krassimir Karakatchanov a conseillé à Emmanuel Macron de visiter les quartiers parisiens où habitent des migrants.
«Il devrait se promener dans les quartiers de Paris où vivent les migrants […] qui sont venus il y a des dizaines d’années, quel diktat ils y ont mis en place, comment il n’y a pas de pouvoir de l’État et de police là-bas, puis parler des divers gangs et canaux», a-t-il déclaré à la Télévision nationale bulgare (BNT).
Ensuite, il a dénoncé l’attitude envers les populations d’Europe de l’Est et a déconseillé de ne pas les traiter comme des peuples de deuxième classe, en commentant les propos du Président français, selon lesquels il préfère les migrants africains aux gangs bulgares et ukrainiens.
«Même les Ukrainiens qui ne sont pas membres de l’Union européenne sont des gens bien éduqués […]. Vous ne pouvez pas dire que vous ne voulez pas nous voir, Ukrainiens ou Roumains», a lancé Krassimir Karakatchanov.
Le ministre a également exprimé son désaccord avec Macron au sujet de la «mort cérébrale de l’Otan», que le Président français a évoquée dans un entretien à The Economist, quand il a dénoncé le désengagement américain vis-à-vis de ses alliés de l’Otan. Selon Krassimir Karakatchanov, la raison de ces propos est la divergence de vues entre les États-Unis et certains pays européens sur les dépenses militaires et les intérêts économiques. Qui plus est, il a évoqué le fait que certains membres de l’UE continuaient de montrer du doigt les pays d’Europe de l’Est, tandis que d’autres pays de l’organisation supranationale européenne ont des problèmes de corruption et doivent également être surveillés.
«Ne devons-nous pas mettre en place une surveillance en Italie, en France? Il n’y a pas de corruption? Il y a des cousins ou un père et un fils, quand l’un est ministre, et l’autre est député, leurs épouses travaillent aussi là-bas. Bien sûr, il n’y a pas de problème. Il n’y a que des problèmes en Europe de l’Est, ils sont mauvais, il faut les pointer du doigt. Je ne suis pas d’accord avec cela», a martelé Krassimir Karakatchanov.
Emmanuel Macron, qui s’était prononcé l’année dernière en faveur de la création d’une armée européenne, a évoqué l’état de l’Alliance atlantique dans un entretien avec l’hebdomadaire The Economist publié le 7 novembre.
Fin octobre, après le retrait américain du nord-est de la Syrie, les responsables français ont dénoncé la perte de «crédibilité» des États-Unis et de l’Alliance atlantique. Le Président de la République et son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian n’ont pas caché leur «trouble» face à la décision de retrait de Donald Trump, qui a ouvert la voie à l’intervention turque contre les Kurdes syriens.
Ces propos de Macron sur le fonctionnement de l’Otan ont engendré une vague de critiques de plusieurs hommes politiques, y compris du Premier ministre polonais et du secrétaire général de l’Alliance atlantique.