Les réacteurs de la centrale nucléaire de Cruas, en Ardèche, ont été arrêtés pour un «audit approfondi», à la suite du séisme survenu le 11 novembre dans la vallée du Rhône a indiqué le préfet de la Drôme, Hugues Moutouh.
«Le seuil sismique vibratoire a déclenché une alarme sur un seul des cinq capteurs présents sur le site. Aucun dégât sur les bâtiments n’a été constaté, et les installations fonctionnent normalement», a assuré le préfet lors d’une conférence de presse.
Toutefois, «conformément à la procédure de sécurité et de précaution établie par l’opérateur», un arrêt des réacteurs est survenu «afin de permettre un audit approfondi des installations», a-t-il ajouté.Le séisme, de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter, a surtout frappé Le Teil, à une dizaine de kilomètres de la centrale nucléaire de Cruas et à une trentaine de kilomètre du site du Tricastin (Drôme), qui regroupe notamment une centrale nucléaire et des usines d’Orano (ex-Areva) de traitement du combustible nucléaire.
L’Agence de sûreté nucléaire (ASN) avait auparavant assuré que le séisme n’avait provoqué «aucun dommage apparent» à ces sites, mais avait demandé à EDF de vérifier si les valeurs enregistrées dépassaient les seuils à partir desquels un examen plus poussé des installations, nécessitant l’arrêt des réacteurs, est nécessaire.
«L’ASN examinera les conditions dans lesquelles (les) réacteurs pourront redémarrer» à Cruas, a-t-elle indiqué dans une note d’information lundi soir. Une porte-parole a indiqué à l’AFP que l’arrêt des réacteurs pourrait durer «quelques jours», en fonction de ce qu’on trouvera ou pas.
Dans un tweet, le réseau Sortir du nucléaire a souligné que la magnitude de ce séisme était supérieure au «séisme majoré de sécurité» de 5,2 pour lequel les centrales du Tricastin et Cruas ont été construites.
«Il est urgent d’arrêter ces centrales avant qu’un accident grave ne survienne», ajoute-t-il.
Le directeur des centrales nucléaires à l’ASN, Rémy Catteau, a pour sa part observé qu’il faut prendre en considération l’accélération du sol ressentie sur place, et pas la magnitude mesurée au niveau de l’épicentre.