Des milliers de Libanais en colère ont bloqué des routes dans le pays et manifesté près du palais présidentiel mercredi, après des déclarations du président Michel Aoun semblant ignorer leurs revendications et la mort d’un manifestant.
Alors que le mouvement de contestation inédit lancé le 17 octobre réclame le départ de l’ensemble de la classe politique, jugée corrompue et inapte, M. Aoun a déclaré mardi que ceux qui estiment qu’aucun des dirigeants politiques n’est décent, doivent « émigrer ».
Cette déclaration particulièrement a provoqué aussitôt l’ire des manifestants qui ont mis le feu la nuit à des bennes à ordures et des pneus, bloquant artères et routes dans plusieurs villes.
Brandissant des drapeaux libanais, des centaines d’entre eux se sont dirigés mercredi vers le palais présidentiel de Baabda, dans les hauteurs de Beyrouth, en réclamant le départ de M. Aoun. Mais ils ont été bloqués par l’armée qui a fermé toutes les routes y menant avec des barrières de barbelés. En soirée, ils ont installé des tentes non loin.
« Il y avait beaucoup de mépris dans les déclarations du président, peut-être il considère que nous n’existons pas, alors nous sommes venus lui faire entendre notre voix », a déclaré Angie, une ingénieure de 47 ans. « Notre espoir dans le Liban est grand et nous ne voulons pas émigrer »!
Ailleurs dans le pays, des milliers de manifestants ont brûlé des pneus et bloqué des axes routiers aux entrées de la capitale, à Tripoli et dans le Akkar (nord) et dans la Bekaa (est). Des altercations ont eu lieu par endroits, des soldats tentant de débloquer les routes.
A Tripoli, des milliers de manifestants se sont rassemblés en soirée dans le centre de la capitale du Nord.