L’usine Lubrizol de Rouen va devoir rapidement reprendre ses activités

L’usine Lubrizol de Rouen, dont l’entrepôt de produits finis a brûlé le 26 septembre, sera condamnée si elle reste à l’arrêt trop longtemps, a estimé le président de Lubrizol France, Frédéric Henry, dans un entretien à L’Usine nouvelle publié mercredi 13 novembre.

«Nous ne pourrons pas rester à l’arrêt pendant six mois» car «ce serait pour nous synonyme d’arrêt pur et simple», a affirmé à L’Usine nouvelle le président de Lubrizol France, Frédéric Henry.

«Si nous ne redémarrons pas, nos clients iront voir ailleurs. Si nous redémarrons alors que nos clients ont trouvé d’autres solutions, notre usine n’aura plus de raison de fonctionner», a-t-il ajouté.

L’usine est en outre «un gros contributeur fiscal» pour l’agglomération rouennaise, où elle emploie directement ou indirectement quelque 2.200 personnes, a remarqué le dirigeant.

«Nous sommes ici depuis 65 ans et avons toujours été intégrés à la vie économique locale. (…) Si l’usine fermait, on ajouterait donc une catastrophe économique à un incident industriel important», a-t-il souligné.«Ce type d’usine de se déménage pas», car il s’agit d’un vaste complexe «très capitalistique» où s’entremêlent des bacs, des tuyauteries et des pompes, a aussi remarqué M. Henry.

Il est d’ailleurs vain de penser qu’on pourrait se passer de l’industrie chimique, selon lui. «Quand (les gens) sont sur la table d’opération, c’est la chimie qui leur permet de ne pas souffrir. La chimie est partout dans leur quotidien», a-t-il lancé.

«En ce qui concerne notre métier d’additiveur, tous les moteurs, toutes les pièces mécaniques, comme les boîtes de vitesse, les engrenages, les machines hydrauliques, fonctionnent avec des lubrifiants contenant des additifs. Les additifs permettent d’espacer les vidanges et d’augmenter la durée de vie des moteurs. Sans additif, un moteur de voiture tourne 1.000 kilomètres puis il casse».

Comme le rappelle l’AFP, Lubrizol France fournit la moitié des additifs fabriqués en Europe.

Quant aux 33 employés de l’usine qui sont intervenus lors de l’incendie du 26 septembre, les analyses de sang réalisées une semaine après «n’ont rien montré d’anormal». «De nouvelles analyses auront lieu six mois après l’incendie», a expliqué Frédéric Henry.