Rached Ghannouchi, chef historique du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, arrivé en tête des législatives d’octobre en Tunisie, a été élu mercredi président du Parlement.
C’était le premier objectif d’Ennahda lors des échéances électorales en Tunisie. Mission accomplie puisque le chef historique du parti d’inspiration islamiste, Rached Ghannouchi, a été élu mercredi 13 novembre à la tête du Parlement avec 123 voix sur 217.
Un accord avec le parti libéral Qalb Tounes de l’homme d’affaires controversé Nabil Karoui aurait permis à Rached Ghannouchi, d’accéder au perchoir, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources au sein de ces partis.
Nabil Karoui, vaincu au second tour de la présidentielle du 13 octobre, avait pourtant tenté de se poser en rempart contre l’islamisme durant la campagne électorale. Son parti avait exclu avec véhémence jusqu’à la dernière minute tout accord avec la première force du Parlement.
Ennahdha avait quant à lui réussi à s’imposer en tête en se présentant comme le fer de lance des idéaux de la révolution de 2011, en promettant de rompre avec le passé, notamment incarné selon le parti par Nabil Karoui. Mais avec seulement un quart des sièges dans un Parlement morcellé, Ennahdha doit faire d’importantes concessions pour arriver à ses fins.
Cette élection intervient en effet à quelques jours du dernier délai avant lequel Ennahdha doit annoncer à qui le parti confie la lourde tâche de former un gouvernement susceptible de convaincre la majorité des députés.