Le candidat du Rassemblement National Démocratique (RND) à la présidentielle algérienne, Azzedine Mihoubi, a exposé les principales lignes de son programme de campagne concernant l’économie, la lutte contre la corruption et la politique étrangère, affichant une détermination à prendre en compte les préoccupations des Algériens.
Alors que l’élection présidentielle en Algérie est prévue pour le 12 décembre, les cinq candidats officiellement retenus par l’Autorité nationale indépendante des élections peaufinent leurs programmes avant le début de la campagne électorale. Celle-ci se déroulera du dimanche 17 novembre au 9 décembre à minuit.
Azzedine Mihoubi, 60 ans, candidat du RND, a dévoilé les grands axes de son projet présidentiel, affirmant que «l’aspect principal de ma campagne, que j’ai mise au point avec les meilleurs jeunes algériens, qu’ils soient au pays ou à l’étranger, est le respect de l’intelligence et du bon sens de nos citoyens.» «Nous devons prendre en compte les sujets abordés à la maison, dans la rue, dans les cafés, les mosquées et les quartiers. Partant de là, nous pouvons apporter les changements dont les gens ont réellement besoin», a-t-il ajouté.Alors que plusieurs indicateurs de l’économie algérienne sont au rouge, le candidat a déclaré: «nous devons sortir de la situation économique actuelle».
Et d’ajouter que «la situation financière difficile que traverse le pays ne répond pas aux besoins de nos citoyens». «Il est nécessaire de lever les obstacles législatifs aux investissements et de fournir des incitations aux entrepreneurs nationaux et internationaux», précisant que «nous prévoyons de faire un excellent travail pour sécuriser nos citoyens dans tous les domaines».
Ainsi, «les équipements de sécurité et d’énergie régionaux, ainsi que l’eau, les soins, l’environnement, l’accès à l’information, l’éducation et la liberté de pensée», seront la priorité absolue, a expliqué M.Mihoubi, indiquant que «cela renforcera à la fois l’État et la société». «Pour mettre en œuvre nos plans, nous devons travailler rapidement et efficacement», a-t-il soutenu.La lutte contre la corruption, déclenchée à la suite de la chute de l’ex-Président de la République Abdelaziz Bouteflika, et qui s’est accélérée avec l’actuel ministre de la Justice Belkacem Zeghmati, sera poursuivie avec détermination, a affirmé le présidentiable.
«Les travaux sur les poursuites pénales contre les fonctionnaires corrompus, que nos tribunaux mènent actuellement, se poursuivront», a-t-il déclaré, précisant qu’à l’avenir «ce travail devra être renforcé par des mécanismes plus efficaces».
Pour M.Mihoubi, «la société devra veiller à ce que les dirigeants soient mis devant leurs responsabilités et que l’argent pillé soit restitué au Trésor public». Ainsi, il a affirmé que pour atteindre cet objectif «il est nécessaire de séparer le pouvoir judiciaire de l’exécutif». «Cela donnera une impulsion à une lutte plus large contre la corruption. Les juges doivent être indépendants», a-t-il souligné. «À cet égard, je suis prêt à discuter de la question de la destitution du président du Conseil supérieur de la magistrature», a-t-il promis, indiquant que «l’essentiel est que nos citoyens traitent avec une justice indépendante, qui n’est soumise à aucune influence extérieure».En plus des considérations politiques et stratégiques, Azzedine Mihoubi a estimé que la diplomatie algérienne devait être très active, notamment dans les pays développés, en matière de lobbying économique.
«Nous allons augmenter notre présence diplomatique dans les pays développés afin de convaincre les grandes et les petites entreprises d’investir en Algérie», a-t-il expliqué, mettant l’accent sur le fait que «les secteurs du tourisme, de la production et des services sont prometteurs». «En outre, nous devons rechercher de nouveaux marchés pour les produits algériens, en particulier en Afrique», a-t-il conclu.